Le Royaume de Kensuké France, Luxembourg, Royaume-Uni 2022 – 85min.

Critique du film

Kensuke's Kingdom

Critique du film: Marine Guillain

Récit pacifique sur la nature et le vivre-ensemble, «Le Royaume de Kensuké» est en compétition au Festival du film d’animation d’Annecy. Sa sortie est prévue en octobre prochain sur les écrans romands.

Après avoir perdu leur job, les parents de Michael ont décidé de changer de vie. Ils embarquent sur un bateau du nom de Peggy Sue pour un long voyage autour du monde avec leur fils et leur fille aînée, Becky. Michael n'est pas emballé par le périple, mais apprivoise petit à petit cette nouvelle vie. Un jour, lors d'une terrible tempête, Michael sort sur le pont pour venir en aide à sa chienne Stella. Pris par une immense vague, tous deux basculent par-dessus bord.

Et voilà Michael et Stella échoués sur une plage aussi paradisiaque qu'hostile, livrés à eux-mêmes... Enfin presque. Car sur cette île à la végétation luxuriante et à la faune abondante (fourmis, oiseaux, tortues, varans, gorilles et beaucoup d’autres), vit un autre naufragé: Kensuké, vieux soldat japonais qui a perdu sa famille et dont le bateau a explosé pendant la guerre. Il va enseigner à Michael comment vivre en harmonie avec la nature de ce fragile paradis insulaire.

«Robinson Crusoé», «Lost», «Tarzan», le sublime «La tortue rouge» de Michael Dudok de Wit... Forcément, toutes ces références remontent en regardant «Le Royaume de Kensuké». Adaptée du roman d’aventures du Britannique Michael Morpurgo paru en 1999, cette œuvre d’une grande poésie est autant une ode à la paix qu’une hymne à la nature. Cette dernière y est sublimée grâce à des dessins enchanteurs. Le métrage mélange d’ailleurs joliment les différents styles esthétiques, lorsqu'il remonte dans les souvenirs de Kensuké.

Grande histoire d’amitié et de fraternité, le film est aussi une fable écologique, porteuse de paix et d’espoir. Destiné autant aux jeunes enfants qu’aux adolescents et aux adultes, il est empreint d’une grande douceur et d’une certaine nostalgie. Et malgré un petit air de «déjà-vu», il parvient à marquer les esprits et à émouvoir juste ce qu’il faut.

Pour mettre sur pied un projet pareil, investissement et patience sont nécessaires. Il a fallu pas moins de neuf ans pour réunir les fonds financiers puis deux ans et demi pour le concrétiser, a confié le scénariste Frank Cottrell-Boyce sur la scène du Festival d’Annecy, où le film réalisé par Neil Boyle et Kirk Hendry était présenté en compétition L’officielle. Il faudra patienter jusqu’à l’automne prochain pour les découvrir dans les salles obscures.

(Festival du film d'animation d'Annecy 2023)

05.02.2024

4

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