Back to Black France, Royaume-Uni, Etats-Unis 2024 – 122min.

Critique du film

Le côté obscur de la célébrité

Gaby Tscharner
Critique du film: Gaby Tscharner

Le biopic «Back to Black» raconte l’histoire tragique de la chanteuse britannique Amy Winehouse, de son ascension fulgurante à sa mort prématurée. Le film met surtout l’accent sur la relation compliquée de la chanteuse avec son mari et le poids de la célébrité, sans offrir de véritables éléments supplémentaires sur sa vie.

En 2003, le premier album d'Amy Winehouse (Marisa Abela), «Frank», se hisse dans le top des classements britanniques. Sa voix jazz, sensuelle et caractéristique, est acclamée par le public. Mais la jeune et fragile artiste croule sous la pression de sa maison de disque et les abus émotionnels de son mari, Blake Fielder-Civil (Jack O’Connell). Doucement, elle se laisse submerger par son addiction à la drogue et à l’alcool.L'équipe derrière ««Back to Black»» s’y connait en films biographiques. En effet, la réalisatrice, Sam Taylor-Johnson, avait offert en 2009 une vision sensible de la jeunesse de John Lennon avec «Nowhere Boy». De son côté, le scénariste Matt Greenhalgh est à l’origine du script de «Control», le biopic sur Ian Curtis, le leader du groupe Joy Division. Pourtant, et malgré leurs expériences respectives, leur projet reste bien superficiel et ne creuse jamais vraiment les origines du comportement autodestructeur de l’artiste britannique.

Au fil des multiples captations de concerts, l’actrice Marisa Abela, dans son tout premier grand rôle au cinéma, reprend les célèbres tubes de la chanteuse et parvient à capturer son essence. Mais ici, Amy Winehouse est avant tout présentée comme une victime, autant de l’industrie musicale que des jeux psychologiques de son mari et des paparazzis. Et s'il est de notoriété publique que la relation entre la chanteuse et ses parents était compliquée, en particulier avec son père (d’abord absent, puis fasciné par la célébrité et la richesse de sa fille), le film préfère enjoliver la réalité et présenter la cellule familiale comme en parfaite harmonie. L’artiste et son talent indomptable auraient sans doute mérité un biopic plus honnête.

(Un texte de Gaby Tscharner, adapté de l’allemand)

22.04.2024

3

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Commentaires

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Eric2017

il y a 10 heures

Je suis ressorti de ce biopic avec un esprit mitigé. Je connais comme beaucoup d'entre-nous les trois ou quatre chansons les plus diffusées, mais sur ce point le film ne nous fait rien découvrir. En plus nous ne voyions presque rien de ses séances d'enregistrements studios, de son travail d'écriture, des arrangements etc... On ne voit Amy que sur son côté sombre coup de gueule-alcool-drogue et on ne fait qu'effleurer ses côté hypersensibilité et émotionnel.
Petite compensation, ce film a été tourné dans le cartier mythique de Camden à Londres ce qui donne une ambiance et presque une odeur au scénario. Je tiens également à souligner la performance de l'actrice Marisa Abela qui avec des cours de chant est arrivée a "imiter" Amy Winehouse. (F-02.05.24)Voir plus

Dernière modification il y a 10 heures


vincenzobino

il y a 9 jours

3.25: Quelques nuances de blues
Amy rencontre Blake et ce fut le coup de foudre et ils eurent beaucoup d’enfants. Un conte de fées qui pour cette jeune femme vivant à Camden n’en eut l’apparence que par des plans shoots. Au grand dam de sa famille notamment son père et sa grand-mère eux-mêmes chanteurs.
Le voici ce nouveau film sur une icône post-mortem et une incroyable voix mais une voie bien assombrie. Avec le réalisateur d’une autre relation toxique, le fan craignait une nouvelle chute. Il y échappe de peu...
La première vision de la bande-annonce rappelait inexorablement l’excellent documentaire sorti en 2015 où l’icône nous restait pure et son entourage mis à mal. Il faut reconnaître qu’une certaine justice objective est rendue mais bien évidemment si pour vous Amy est une icône pure vous allez passer un sale quart-d’heure où la drogue supplantera la virtuosité musicale. Si vous n’avez jamais compris son succès vous vous sentirez moins seuls mais regretterez que le procès intenté à une presse paparazzi ne soit pas mieux exploité sur la défensive car il faut confesser que s’il n’y avait rien à dire sur cette voix et ce timbre incroyable, il y avait de quoi se lâcher sur cette voie. Et le traitement est trop sage dans les deux cas: on regrettera l’absence de plus d’extraits musicaux que le documentaire nous offrait mais en même temps une certaine empathie sur cette chute qui pourtant ne se justifie pas tant tout ceci est un véritable gâchis. Et le traitement trop tendre ne rend pas véritablement justice aux fans ou aux détracteurs.
Se laisse néanmoins curieusement voir si nostalgiques ou sarcastiques d’Amy!!!Voir plus


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