Critique25. April 2024

Critique de «Terminal» sur Canal+, le pire équipage pour vous servir

Critique de «Terminal» sur Canal+, le pire équipage pour vous servir
© Rémy Grandroques/CANAL+

Plus de 25 ans après «H», Jamel Debbouze remet le format sitcom au goût du jour. Les 12 épisodes de «Terminal», tous filmés en public, suivent les péripéties d’un équipage d’une compagnie aérienne low cost plutôt atypique.

Attachez vos ceintures, décollage imminent avec Flywingz, la compagnie low cost la plus improbable que le monde de l’aviation ait jamais connue. Dans les airs comme à terre, l’entreprise est truffée d’employées et employés incompétents pour la plupart. Alors, il est assez facile de comprendre pourquoi le voyage n’est pas de tout repos en compagnie des spécimens qui peuplent l’appareil.

À commencer par Jack (Ramzy Bedia), un commandant de bord complètement stupide, secondé par une brochette de collègues pas beaucoup plus brillants. Les stewards Nabil (Brahim Bouhlel) et Tristan (Tristan Lopin), ainsi que leurs homologues féminins Armelle (Camille Chamoux), et Laureen «Lapotegenante». Pour ce qui est de l’équipage au sol, ce n’est pas mieux. On retrouve Enzo (Samuel Bambi), un agent de sécurité coureur de jupons, et sa collègue Cathy (Alexandra Roth), obsédée par Jack. Tout ce petit monde est dirigé par la cheffe de la compagnie Nikki (Doully). Mais entre les fautes professionnelles des uns, et les stupidités des autres, la compagnie a fort à faire pour rester à flots, ou plutôt dans les airs.

Critique de «Terminal» sur Canal+, le pire équipage pour vous servir
«Terminal» sur Canal+ © Rémy Grandroques/CANAL+

On reprend (presque) les mêmes et on recommence. À l’origine du projet, Jamel Debbouze, nostalgique invétéré de la série «H» qui avait, de 1998 à 2002 et durant 4 saisons, fait les beaux jours de Canal+. Mais voilà, la recette gagnante de la sitcom créée il y a plus de 20 ans peut-elle aujourd’hui encore séduire une audience noyée dans les séries en tous genres? Le pari était très risqué: remettre au goût du jour un genre qui a vécu ses heures de gloire à la fin du siècle dernier et dont les plus fameux programmes ont laissé une marque indélébile dans la mémoire collective. «Friends», «Seinfeld», en passant par «How I Met Your Mother» ou «The Big Bang Theory», la liste est longue. Côté français, la sitcom des années 90 s’apparentait plus à «Hélène et les garçons», jusqu’à l’arrivée triomphale de «H» qui a propulsé Ramzy Bedia, Eric Judor et Jamel au rang de stars du petit écran

Mais le succès de «H», outre ce trio de choc, reposait aussi énormément sur la présence de personnages secondaires inoubliables comme le docteur Strauss, interprété par l’éternel Jean-Luc Bideau. Si, dans «Terminal», le décor a changé, on a quitté les couloirs de l’hôpital Raymond Poincaré pour ceux d’un aéroport, la recette reste presque inchangée depuis 20 ans: des blagues balourdes, des répliques exagérées, un public réagissant en live aux pitreries des acteurs, les influences de sa grande sœur sont bel et bien présentes, avec un «dis-moi pas que c’est pas vrai», par-ci par-là. Cependant, il manque à «Terminal» ce qui rendait «H» unique: des personnages marquants et des vannes hilarantes.

Au final, «Terminal», écrite par Giulio Callegari, Xavier Lacaille, Angela Soupe, Clémence Dargent, Yohan Zaoui, Mohamed Hamidi et Jamel Debbouze, et réalisée par ces deux derniers, rame vraiment pour nous faire revivre les moments de franche rigolade de sa prédécesseure. À la limite du poussif, le programme réussit au mieux à nous soutirer quelques petits rictus, même si on ne boude pas notre plaisir de revoir Jamel et Ramzy réunis à nouveau. «Terminal» surfe sur la nostalgie, mais peine réellement à convaincre.

2,5/5 ★

Une Création Originale CANAL+ disponible depuis le 22 avril.

Bande-annonce de «Terminal»

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