Review15. September 2023

«Tapie» sur Netflix, 5 bonnes raisons de regarder la série française évènement

«Tapie» sur Netflix, 5 bonnes raisons de regarder la série française évènement
© NETFLIX

Ressuscité le temps de 7 épisodes, l’emblématique Bernard Tapie refait parler de lui sous les traits de l’acteur français Laurent Lafitte. Flop ou réussite, la série, sortie le 13 septembre qui retrace la vie de l’homme d’affaires, vaut-elle le coup d’œil? Tour d’horizon en 5 points.

1. Laurent Lafitte plus convaincant que jamais

On était dubitatif, mais dès les premières minutes, le comédien de l’Académie française nous embarque complètement. On est loin d’un mimétisme parfait à la sauce Austin Butler dans la peau d’«Elvis». Selon la volonté de Tristan Séguéla, cocréateur et réalisateur de la série, et Laurent Lafitte, il n’était pas question de rechercher à tout prix une ressemblance trait pour trait avec feu Bernard Tapie, mais plutôt d’amener les téléspectateurs à ne jamais perdre de vue qui ils ont en face d’eux.

Et le pari est plus que réussi. Laurent Lafitte, mis à part une coupe de cheveux caractéristique et les sempiternelles cravates de l’ancien président de l’OM, ressemble bel à bien à Laurent Lafitte. C’est le jeu, le phrasé et la cadence adoptés par l’acteur qui finissent de nous convaincre, et parviennent à nous transporter quelque 50 années plut tôt, en 1966, lorsque Tapie a débuté sa carrière d’entrepreneur.

«Tapie» sur Netflix, 5 bonnes raisons de regarder la série française évènement
Laurent Lafitte © NETFLIX

2. Le vrai et le faux

Tour à tour chanteur, homme d’affaires, politicien, président de club de football, PDG de grandes firmes comme Adidas, et animateur télé, Bernard Tapie a vécu mille vies et mille carrières. S’il était connu aussi bien pour ses réussites que pour ses déboires judiciaires, l’homme qu’on adorait détester, ou qu’on détestait adorer, c’est selon, a sans conteste laissé une empreinte indélébile sur la France de la fin du siècle dernier.

Le clan Tapie ne voulait pas de cette série. Le principal intéressé non plus. Mais Tristan Séguéla, fils de Jacques, lui-même ami intime de Bernard Tapie, n’en a jamais démordu. Celui qui a connu Tapie étant gosse avait ce rêve, réaliser une série sur le self-made man. C’est chose faite. Au public maintenant de démêler le vrai du faux, la fiction de la réalité, car si certains évènements, rôles et dialogues sont romancés, les grandes lignes, quant à elles, sont véridiques. Gamin du prolétariat, fils de la banlieue et rêveur insatiable, Tapie s’est construit seul. Beaucoup d’éléments sont néanmoins passés sous silence, ou évoqués très brièvement. Mais faire tenir la vie tumultueuse de l’homme d’affaires en 7 épisodes demande forcément quelques sacrifices scénaristiques.

3. Des rôles secondaires excellents

Si Laurent Lafitte est évidemment la figure centrale du programme et brille dans ce rôle taillé sur mesure, le reste de la distribution mérite aussi d’être saluée. Joséphine Japy notamment qui incarne avec brio Dominique, la deuxième épouse de Tapie. Fabrice Lucchini fidèle à lui-même, Camille Chamoux, Ophélia Kolb, Patrick d'Assumçao, ou encore Olivier Talbot, qu’on découvre au dernier épisode, portent la série admirablement.

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Joséphine Japy © NETFLIX

4. Des punchlines à gogo

Bernard Tapie était connu pour une multitude de choses, mais son franc-parler et sa délicatesse toute personnelle étaient incontestablement sa signature. Et le scénario le lui rend bien. Tristan Séguéla et Olivier Demangel, les scénaristes, dressent un portrait attendrissant, parfois admiratif, de cet antihéros à la langue bien pendue en quête perpétuelle de reconnaissance et d’amour. Des épisodes à l’écriture un rien complaisante par moments, où l’on pardonnerait presque tout à ce magouilleur à grande gueule.

Mais reste que les auteurs ont su capturer l’essence même du personnage : un charisme indéniable et un bagou inimitable. Au fil des épisodes, on est abreuvé de petites punchlines et autres phrases bien senties qui font forcément sourire et font ressortir le côté comique de la série. D’autres personnages ne sont pas en reste, à l’image de ce procureur de la République (David Talbot), durant un long tête-à-tête avec Tapie concernant l’affaire « VA-OM », quand il lui confie: « Vous auriez pu être un météore, et vous n’avez été qu’une nébuleuse ».

5. 7 épisodes efficaces

Les 7 épisodes que comptent la série s’avalent en un rien de temps. Efficaces et rythmés, les chapitres sont construits de façon chronologique. Dans le premier chapitre, on y découvre le jeune Tapie en aspirant chanteur aux côtés de Polnareff. Le dernier volet de la saga s’étend longuement sur le scandale du match truqué entre l’Olympique de Marseille et l’US Valenciennes-Anzin. Affaire qui fera tomber Bernard Tapie, l’envoyant en prison durant 8 mois. De la modeste maison de ses parents en banlieue parisienne aux fastes de son quatre-mâts sur la Méditerranée, la série varie les décors, les ambiances pour une réalisation classique, mais payante.

Et au-delà de la forme, le fond de la série s’intéresse plus largement à des thèmes transversaux comme le prolétariat versus l’aristocratie, la banlieue versus les élites parisiennes. Hommage à un homme resté un grand enfant avec des rêves plein la tête, voulant inlassablement briser ce plafond de verre, «Tapie» arrive à sauvegarder le mythe sans pour autant l’excuser.

A découvrir sur Netflix depuis le 13 septembre.

Bande-annonce de la série «Tapie»

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