Article11. Januar 2024

Les films queer de 2024 qui nous font le plus envie

Les films queer de 2024 qui nous font le plus envie
© The Walt Disney Company (Switzerland) GmbH - «All of Us Strangers» / © Mise en Scene filmproduction - «All Shall Be Well» / © 2024 SUNDANCE INSTITUTE - «Love Lies Bleeding» / © A24 - «I Saw the TV Glow» / © cineworx gmbh - «20 000 espèces d'abeilles»

Kristen Stewart dans un thriller lesbien, le retour d’Alexis Langlois, la nouvelle œuvre de Jane Schoenbrun ou le très attendu «All of Us Strangers», voici certains des projets queer les plus alléchants de 2024.

(Un article d'Eleo Billet)

Les belles sorties queer en 2023 n’ont pas manqué, et ce, jusqu’à la toute fin de l’année. De «L'immensità» (2023), où le réalisateur Emanuele Crialese raconte l’exploration de son identité trans dans l’Italie des années 70, à «L’Innocence» (2023), drame intime japonais du génial Hirokazu Kore-eda, reparti avec, entre autres, la Queer Palm, les films dits LGBTQ+ se font une place de choix au cinéma.

Et les plateformes de streaming ne sont pas en reste. S’il est trop tôt pour préciser le programme de 2024, reste que les premières annonces font plaisir. Entre comédies musicales populaires («The Color Purple» version 2024), drames de Sundance («Love Lies Bleeding» (2024)) et films d’action («The Old Guard 2» (2024)), de belles découvertes s’annoncent déjà.

«The Stroll»

Disponible depuis le début de l’année en streaming, ce documentaire américain de Kristen Lovell and Zackary Drucker nous emmène à la rencontre d’anciennes travailleuses du sexe, qui ont vécu dans une zone de New York, surnommée «The Stroll». À l’écran, ces femmes transgenres noires et latinas se réapproprient leurs histoires et leurs vies. Ces précieux témoignages font revivre ou découvrir aux spectateurs les violences policières, sexuelles et de gentrification auxquelles ces femmes ont fait face dans les années 80 à 90.

«La Couleur Pourpre»

Les années ont passé, mais le chef-d’œuvre littéraire éponyme d’Alice Walker est toujours aussi influent. Après sa transposition en comédie musicale, voilà que «The Color Purple» revient au cinéma sous la direction de Blitz Bazawule, avec Fantasia Barrino dans le rôle principal. On attend donc un regard moderne sur la vie de Celie, femme afro-américaine qui, maltraitée par les hommes, se bat pour son indépendance, dans la première moitié du 20e siècle. L’adaptation de Spielberg en 1985 avait éludé la sexualité queer de Celie. Cette nouvelle version devrait enfin rendre justice à l’autrice et son héroïne.

«20 000 espèces d'abeilles»

Sorti à l’automne passé en suisse alémanique, après son passage à la Berlinale, le premier long-métrage de fiction de la réalisatrice espagnole Estibaliz Urresola Solaguren a déjà conquis de nombreux publics. Sa jeune actrice primée, Sofía Otero interprète une petite fille trans, incomprise par les femmes de son entourage. Autour d’elle, sa famille fait face à ses propres questionnements. «20'000 espèces d’abeilles» (2023) s’annonce tendre et poétique et on espère un traitement de ses sujets tout en subtilité.

«All of Us Strangers»

Son accueil critique lors de sa sortie aux États-Unis en fait déjà l’un des films les plus prometteurs de l’année. Andrew Haigh adapte ici au contexte britannique post-mariage pour toustes le roman japonais «Présences d'un été». Une histoire de fantômes, une romance gay et une réflexion sur le deuil et le lien avec ses parents, le tout interprété par l’excellent Andrew Scott et la star montante Paul Mescal. Comment passer à côté ?

«Levante»

Ce film brésilien de Lillah Halla, à la photographie somptueuse, s’annonce déjà comme l’un des plus féministes de l’année. Récompensée à Cannes, la réalisatrice suit une équipe fictionnelle de joueuses de volleyball adolescentes, dont l’une des membres, interprétée par Ayomi Domenica Dias, cherche à se faire avorter. Dans un pays alors sous l’égide de l’extrême-droite, la jeune fille et ses camarades luttent non seulement pour le droit à disposer de leurs corps comme elles l’entendent, mais également pour l’amélioration de leurs droits en tant que personnes queer.

«Drive-Away Dolls»

C’était inattendu et pourtant, il l’a fait. Le réalisateur incontournable Ethan Coen a mis en scène un roadmovie comique avec une héroïne lesbienne. Son retour était attendu et il y a peu de risques qu’il déçoive avec un tel pitch. Margaret Qualley et Geraldine Viswanathan interprètent deux amies en route pour la Floride, qui réalisent sur le trajet qu’elles conduisent la voiture de criminels, et sont en possession de leurs marchandises. Beaucoup d’humour et d’action en perspective.

«Love Lies Bleeding»

Kristen Stewart en héroïne d’un thriller romantique lesbien, on dit oui ! Sous la direction de la réalisatrice anglaise Rose Glass, remarquée pour Saint Maud (2019), la comédienne de talent et icône bisexuelle retrouve l’actrice et artiste martiale Katy O'Brian. Le film suivra leur rencontre dans une salle de gym tenue par Kristen Stewart, qui embarquera sa partenaire dans les affaires criminelles de sa famille. La bande-annonce dévoile des armes, des muscles, du sexe et du sang. On tient peut-être là un futur film culte.

«The Summer with Carmen»

Passé par la Mostra de Venise, la comédie du réalisateur grec Zacharias Mavroeidis nous invite à suivre les tribulations de Demosthenes (Yorgos Tsiantoulas), un trentenaire qui retrouve son ami cinéaste sur une plage de nudistes. Ensemble, ils tentent d’écrire un script basé sur leurs expériences. Drama familial, nudité et humour méta au rendez-vous dans ce film inspiré des œuvres de Xavier Dolan et Almodóvar.

«Fitting In»

La réalisatrice et scénariste canadienne Molly McGlynn met en scène à travers son héroïne Lindy une part de ses expériences adolescentes dans la découverte de son intersexuation. Lindy questionne alors ce que cela signifie pour elle et pour les autres qu’être une femme. Maddie Ziegler trouve là un rôle à sa hauteur et est entourée de beaucoup de jeunes talents prometteurs, remarqués au TIFF.

«All Shall Be Well»

«All Shall Be Well» de Ray Yeung © Mise en Scene filmproduction

La nouvelle œuvre queer du réalisateur né à Hong Kong Ray Yeung sera présentée à la Berlinale 2024. Cette fois, pas de drame romantique gay entre deux hommes, mais l’histoire d’émancipation d’une vieille femme queer interprétée par Patra Au, suite au décès de sa partenaire. On se réjouit de voir à l’écran une histoire d’amour et de deuil avec des protagonistes âgées et lesbiennes.

«The Old Guard 2»

Si «The Old Guard» (2020) sur Netflix était un film inégal, reste que ce film américain avait su proposer une intrigue efficace et résolument queer. La suite de l’adaptation des comics éponymes ne devrait plus tarder à sortir sur la plateforme de streaming. De quoi se réjouir de retrouver ces héros et héroïnes aussi attachants qu’immortels. D’autant que la forte relation entre les personnages de Charlize Theron et Ngô Thanh Vân, à peine esquissée dans le premier film, a tout d’une romance.

«I Saw the TV Glow»

© A24

Le retour de Jane Schoenbrun après le transcendant «We're All Going to the World's Fair» (2021). Un casting presque intégralement queer (Justice Smith et Brigette Lundy-Paine entre autres) et un récit où la frontière entre réalité et fiction se brouille font de ce film d’horreur un immanquable. Lae cinéaste non-binaire américain·e passera par Sundance et Berlin, avant de se plonger dans son prochain projet : l’adaptation du roman trans culte «Nevada».

«Les reines du drame»

Considéré par beaucoup comme l’un des futurs grands du cinéma queer français, le cinéaste Alexis Langlois devrait présenter son premier long-métrage cette année. Sa comédie romantique a quelques grands noms à la distribution (Asia Argento et Alma Jodorowsky), ainsi que des collaborateurices récurrent·e·s du réalisateur (Raya Martigny et Dustin Muchuvitz). Après les pépites trash «De la terreur, mes sœurs!» (2019) et «Les démons de Dorothy» (2021), on attend le chef-d’œuvre.

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