Karaoké France 2024 – 89min.

Critique du film

Variété sur 4 octaves

Critique du film: Laurine Chiarini

Faire se télescoper deux mondes et apporter de la joie au public : telle était l’ambition du réalisateur avec l’histoire d’une rencontre entre deux femmes que tout oppose, mais que l’amour de la musique finira par réunir.

Chanteuse d’opéra à succès, Bénédicte mène une vie luxueuse. Femme de chambre dans un palace, Fatou adore le karaoké et les cerises. Chaque jour, la seconde fait le ménage dans la suite où vit la première. Tout dérape le jour où Bénédicte se voit quasiment contrainte d’accepter une tournée bien trop populaire à ses yeux. Quelques verres et un gros dérapage plus tard, la cantatrice déchue se retrouve à cohabiter avec la volubile Fatou et sa famille. Sous les néons du karaoké, une amitié va peu à peu se développer.

Connaissez-vous Florence Foster Jenkins, richissime héritière new-yorkaise qui avait réussi à remplir le Carnegie Hall en chantant complètement faux ? Objet de moqueries autant que de fascination, son histoire a inspiré le Français Xavier Giannoli en 2015 avec «Marguerite», incarnée par Catherine Frot, et le Britannique Stephen Frears un an plus tard avec le biopic «Florence Foster Jenkins», qui mettait en scène Meryl Streep. Dans «Karaoké», Fatou est, elle aussi, persuadée d’être une chanteuse talentueuse : micro à la main, plantée devant un écran où défilent les paroles, elle chante studieusement.

L’histoire de la rencontre, puis de l’amitié, un peu malgré elles, entre les deux femmes, est écrite d’avance : le film ne s’en cache pas. Catapultée hors de son milieu feutré du jour au lendemain, Bénédicte aura forcément un peu de mal à abandonner ses habitudes et sa fourrure bleue, du moins au début. Tout converge pour faire de Karaoké un « feel-good movie », comédie « remonteuse de moral » sans prise de tête. Mais raccourcis scénaristiques et bienveillance à profusion finissent par entraîner dans leur sillage un certain ennui.

Michèle Laroque, qui incarne Bénédicte, et Claudia Tagbo, sous les traits de Fatou, sont toutes les deux humoristes. Si le choix paraît logique et que le duo fonctionne bien, l’héritage scénique transparaît parfois dans des moments dont l’expression frôle le burlesque. L’ascension lyrique du duo, que la collaboration mènera aux championnats du monde de Karaoké à Tokyo, est prétexte au voyage et à quelques jolies images, sans toutefois éviter les clichés. Entre hanami (le fait d’admirer les cerisiers en fleur) et les fameux passages cloutés en triangle de Shibuya, le réalisateur ne boude pas son plaisir. Ce film sans prise de risque plaira probablement aux fans des actrices ou aux amateurs de karaoké.

19.03.2024

2.5

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Commentaires

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Naly

il y a 1 mois

De la fraîcheur, de l'émotion et surtout du rire..... Tout ce dont nous avons besoin en ce moment.


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