Mademoiselle Corée du Sud 2016 – 145min.

Communiqué de presse

Mademoiselle

Corée. Années 30, pendant la colonisation japonaise. Une jeune femme (Sookee) est engagée comme servante d'une riche japonaise (Hideko), vivant recluse dans un immense manoir sous la coupe d'un oncle tyrannique. Mais Sookee a un secret. Avec l'aide d'un escroc se faisant passer pour un comte japonais, ils ont d'autres plans pour Hideko...

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CineFiliK

il y a 7 ans

Pensée du jour : L’emprise des sens

Dans la Corée occupée des années 30, Sook-hee est engagée au service d’un riche Japonais et de sa nièce, l’ensorcelante Hideko. Mais la jeune femme n’est pas celle qu’elle prétend être. Voleuse et complice de Fujiwara, escroc charmeur qui se fait passer pour noble, elle lorgne sur la fortune de l’héritière. Gare aux apparences et à ce qui se cache en sous-sol…

Il était une fois une pièce en trois actes impliquant maîtresse, domestique et prince brigand. Il était une fois les trois chapitres d’un beau livre d’images aux pages coupantes et à la reliure dorée. Il était une fois une fable érotique laissant aux blanches agnelles le soin de dévorer les loups. Il était une fois un triptyque aussi majestueux qu’une estampe. Deux femmes, un homme, trois possibilités. L’art de raconter et l’art de montrer afin de susciter l’émoi. A l’écoute des langues qui se délient – confrontation entre coréen et japonais –, on voyage dans ce récit « saphostiqué » aux mille-et-un tiroirs, les sens en alerte, tels ces vieux pervers accrochés aux lèvres d’une Shéhérazade en kimono leur lisant des textes aux accents sadiens. Si tout est affaire de domination, qui a le pouvoir sur le despote ? Qui manipule l’intrigant ? Qui trompe le menteur ? Qui épie le voyeur ? Qui est la clé ? Pour quelle serrure ? En pleine maîtrise, Park Chan-Wook s’amuse et nous avec en opérant un renversement des classes et des sexes. Mesdemoiselles Kim Min-Hee et Kim Tae-Ri déchantent, chantent leur blues et enchantent. Dans une esthétique fétichisée, le réalisateur étouffe toute pornographie sous le velours d’un érotisme aérien faisant de la beauté une arme de séduction massive auquel il fait bon de succomber. Car derrière les « S » alambiqués de l’histoire se susurrent les « M » de l’amour. Si bien qu’en dépit d’un « ouille » final, clin d’œil à Oshima, c’est le polissage au dé d’une dent tranchante qui devient la scène la plus sensuelle de l’année cinéma.

9/10
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