“Close”

Veuve, Saori a de plus en plus de mal à comprendre le comportement de Minato, son fils de 10 ans qu’elle élève seule. Est-il possible qu’il soit malmené par un professeur ? Brutalise-t-il véritablement son camarade de classe ?

Il y a ces faits étranges qui s’accumulent : des cheveux coupés, de la terre retrouvée dans une gourde et ce soulier manquant. Minato ne dit rien, il s’enferme dans le silence. Tout comme la directrice fantomatique et ses sbires qui, dissimulés derrière un jargon administratif, ne semblent pas entendre les appels à l’aide de cette mère excédée : « Etes-vous des êtres humains ? », leur lance-t-elle dans une scène quasi surréaliste qui, entre courbettes obséquieuses et doigt sur le nez, tourne au grotesque. Ces attitudes outrées, le Japonais tente de les expliciter en usant du système narratif multiple à la Rashōmon. Ainsi, Saori, l’enseignant accusé et le garçon tourmenté mèneront tour à tour l’action, la répétant selon leur point de vue. Pas de quoi alléger l’ensemble du film qui s’empêtre dans un déluge dramaturgique fait de non-dits, mensonges et rumeurs assassines. Le réalisateur nous avait habitués a plus de subtilité et son sujet délicat aurait mérité de sa part moins d’afféteries. C’est dans l’innocence de l’enfance qui lui est si chère, loin des pressions adultes, qu’il retrouve des élans de grâce : un trombone dans lequel l’on souffle les vérités que l’on ne peut confesser. Et cette paire de chaussures partagée pour qu’à cloche-pied l’on ne fasse plus qu’un.

(6/10)… Voir plus

Dernière modification il y a 3 mois