Interview

«X-Files : la vérité vient de Neuchâtel»

Interview: Karine Weinberger

Le créateur de la série télé de science-fiction était l’invité du Festival du film fantastique de Neuchâtel (du 3 au 11 juillet 2015). Rencontre avec un auteur qui a marqué une génération et qui nous confirme que les nouveaux épisodes, après 13 ans, ne concluront pas la saga extraterrestre.

«X-Files : la vérité vient de Neuchâtel»

Pouvez-vous nous expliquer les origines d’« X-Files : Aux frontières du réel » et quelles ont été vos inspirations sur cette série ?

Chris Carter : La série X-Files : Aux frontières du réel est venue de mon amour du genre ! Enfant, j’aimais regarder les séries télévisées telles que Alfred Hitchcock présente, La Quatrième Dimension et Night Calls, ces séries étaient mes préférées. Et quand finalement, j’ai acquis une réputation de quelqu’un qui peut développer des séries, après avoir travaillé plusieurs années pour des sociétés comme Disney où l’on développe les idées d’autres personnes, j’ai eu la chance de travailler sur les miennes et X-Files est sorti de cette forte envie d’innover ! X-Files a été inspiré notamment par la série Dossiers brûlants. J’aime également beaucoup Le Silence des agneaux. Les cheveux roux de l’agent Dana Scully sont de la même couleur que ceux du personnage de Clarice Starling : ce n’est pas une coïncidence ! X-Files a beaucoup été influencé par Twin Peaks également, car cette série a été une vraie innovation à l’époque ! Ma série est donc un mix de beaucoup de sources… Mais pas d’une en particulier !

Selon votre point de vue, comment la série X-Files : Aux frontières du réel a-t-elle évoluée au cours des années ?

Chris Carter : Nous avons eu 9 ans d’X-Files, 202 épisodes, je vous laisse faire le calcul en heures de diffusion, afin d’explorer cette mythologie et les relations des personnages de Mulder et Scully ! Avec les six nouveaux épisodes, nous allons approfondir ces relations mais de nos jours en tenant compte du temps qui a passé ! Nous allons être honnêtes avec la temporalité, les personnages ont vieilli et vécu leurs vies durant ces 14 années qui séparent les anciens des nouveaux épisodes.

Quelle est la différence principale entre l’industrie télévisuelle et celle du cinéma ?

Chris Carter : Pour moi, passer du petit au grand écran n’a pas été si important, car j’ai fait des films basés sur la série X-Files. Donc, nous pouvons voir ces deux longs-métrages comme de gros épisodes. Mais c’est quand même un raccourci trop facile ! Ce grand écran implique une certaine façon de raconter les histoires et j’ai appris cela sur le second film d’X-Files, où nous avons essayé de faire un long-métrage plus petit, issu directement de l’univers et plus proche de la série. Cependant, je pense que le public de cinéma voulait plutôt une expérience grand écran plus proche du 1er film. La différence principale, pour moi, a été le format (scope) et la façon de présenter les idées sur le petit écran qui donnent une certaine proximité.

Pourquoi avoir choisi de faire revenir Scully et Mulder maintenant et vont-ils rester pour plusieurs saisons ?

Chris Carter : Il y a plusieurs raisons à ça ! Premièrement, il y a une audience actuelle pour ces nouveaux épisodes et une nostalgie ambiante. Il y a aussi l’envie de la 20th Century Fox de faire revenir les X-Files. Cependant, pour moi, ce ne sont pas ces raisons qui m’ont fait revenir. Je veux faire quelque chose de nouveau, j’ai envie d’innover autour de ces personnages existants en prenant en compte le temps qui a passé. Les personnages ont vieilli et on les retrouve maintenant avec leurs vécus des 23 dernières années. Notre but est de raconter en six épisodes une histoire originale. La suite dépendra du succès de ces six épisodes !

Entretien réalisé par Daily Movies

14 juillet 2015

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