Mon Cousin France 2020 – 104min.
Critique du film
Le buddy movie qui fait grise mine
Jan Kounen s’essaie à un genre dont il est peu familier: la comédie. Avec Mon cousin, le réalisateur de Dobermann se frotte au «feel good movie», et dirige le tandem Vincent Lindon François Damiens dans la peau de cousins improbables, pour un résultat qui laisse sur sa faim.
Dans sa vie de PDG intraitable, Pierre (Vincent Lindon) n’a qu’un épine dans le pied: son cousin (François Damiens). Si Pierre est un homme d’affaire acharné qui a redressé l’entreprise familiale à la sueur de son front, son cousin Adrien est un rêveur fantasque qui enlace les arbres et pour qui la notion de travail est un concept assez flou. Pourtant Pierre a besoin d’Adrien. Détenteur de 50% des parts de la société, ce dernier doit apposer sa signature afin que Pierre puisse conclure une juteuse affaire. Ce qui ne semblait être qu’une formalité pour Pierre se transforme en cauchemar. Comblé de revoir son cousin, Adrien tarde à signer histoire de faire traîner les choses pour passer plus de temps avec cousin enfin retrouvé.
Pour être clair, Mon cousin coche toutes les cases du buddy movie par excellence. Démonstration: deux personnages que tout oppose: check. Ils se retrouvent embarqués dans une aventure rocambolesque: check. Ils sont si différents qu’ils peinent à se comprendre et communiquer, ce qui provoque des situations cocasses et invraisemblables: check. Ils sortent grandis de leur expérience commune: check. En somme, le genre de film qui n’a pas besoin de faire une montagne d’efforts pour divertir un samedi soir. Classique et facile.
Vous l’aurez compris, jusque-là rien de très nouveau sous le soleil de la comédie française traditionnelle. Pourtant, le casting ainsi que l’homme à la barre de ce film avait de quoi susciter un certain intérêt: un duo improbable composé de Vincent Lindon et François Damiens, et le réalisateur de Dobermann et 99 francs, Jan Kounen. Tous réunis dans ce projet, ils auraient pu faire mouche. Le résultat est malheureusement bien en dessous des attentes, malgré une scène inaugurale énigmatique qui aurait laissé présager une réalisation prenant des libertés pour se démarquer des habitudes de mise en scène du genre comique. Il n’en est rien.
Passé la scène d’ouverture, le reste est d’une prévisibilité désespérante, les situations cousues de fil blanc et l’issue du film tellement convenue qu’un soupir de désolation est de rigueur. Il y a bien quelques moments décalés ici et là, comme les caméos d’Albert Dupontel, Gaspar Noé et Jan Kounen lui-même en malades internés en hôpital psychiatrique. Et bien qu’on ne boude jamais notre plaisir de voir encore et toujours François Damiens abonné aux rôles de grands dadets farfelus, ça n’est pas suffisant pour redresser la barre d’une comédie qui avait quelques belles cartes en main mais qui n’a pas su en tirer profit.
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Commentaires
Un film un peu décevant dans la mesure ou le duo aurait pu donner beaucoup plus avec un meilleur scénario. Il y a quelques bons moments, mais je l'ai trouvé un peu lent et long. On connait la fin assez rapidement, un film sans surprise. (G-17.10.20)
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