Le bonheur des uns... France 2020 – 104min.
Critique du film
Le bonheur des uns...
Vincent Cassel, Bérénice Bejo, Florence Foresti et François Damiens dans une comédie un peu convenue, adaptée de la pièce - jamais montée - de Daniel Cohen, qu’il met en scène pour le cinéma. Un peu mou du genou.
Le Bonheur des uns s’amuse à insérer un peu de célébrité pour dissoudre 2 couples d’amis. Léa (Bérénice Bejo) s’est lancée dans l’écriture d’un roman qui rencontre un immense succès. Sa meilleure amie, sa «grande soeur» comme elle se surnomme, Karine (Florence Foresti) digère mal l’émancipation de son amie de toujours. Au milieu de la crise d’égos, ce sont les masques qui tombent. L’affirmation de Léa va remettre en cause sa relation avec Marc (Vincent Cassel) et même sa vie entière.
Explorer la liberté créative, sonder les aléas de l’amitié quand le succès vient la mettre à mal. Votre meilleure amie sort un best-seller, alors que vous êtes une directrice artistique en mal de développement créatif. Karine voit sa meilleure amie Léa prendre son envol, surtout s’affirmer comme une véritable auteure. La vendeuse en textile qu’est Léa voit sa bouille affichée partout. Karine reste dans l’anonymat total. La jalousie comme nouvelle amie. Si petit, sachant que Léa se réjouit du succès de tout le monde, surtout de celui de Karine. Les autres le sont moins, ils la préfèrent dans sa petite bulle de naïveté.
Daniel Cohen, à travers le portrait de cette auteure à succès, teinte son film d’hypocrisie et de mauvaise foi. Ah qu’il est dur de se réjouir pour l’autre. Le Bonheur des uns est une belle évocation de la destruction et même de l’autodestruction par la jalousie dans les règles de l’art. Les ressorts humoristiques grinçants que Cohen emploient nous font sentir cette méchanceté latente, un temps, mais sombre dans la lourdeur et dans la facilité. En toile de fond se niche un penchant pour le développement personnel et l’évolution humaine - il faut s’aimer avant d’aimer son prochain, dit-on. On pense aux lubies du mari de Karine, Francis, campé par un François Damiens juste mais sous-exploité, qui saute de projet en projet; de l’électro engagée à la sculpture en pierre.
Le Bonheur des Uns atterrit en douceur dans nos salles. Un film qui souffre d’un rythme de sénateur, des travers (légendaires) de la comédie française caricaturale, pourtant portée par un casting plutôt bon. Vincent Cassel en vieux bougon,Bérénice Bejo en écrivaine naïve et rose bonbon, ou encore Florence Foresti fidèle à elle-même - irritante parfois -, n’ont pas les épaules pour sauver les meubles. Les relations se dégradent et la pellicule avec. Le plus flagrant est ce manque d’émotion et d’alchimie. Quelque chose se crée, mais se voit tué dans l’œuf, peut-être trop flemmard pour empoigner une histoire qui aurait pu être plus grinçante, plus méchante.
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Commentaires
“La rançon de la gloire”
Lorsque Léa annonce à son compagnon et à ses meilleurs amis qu’elle est en train d’écrire un livre, leurs réactions allient surprise et condescendance. Et quand le succès est au rendez-vous, ce sont leurs rancœurs qui l’emportent.
Le bonheur des uns… suscite l’amertume des autres. L’indécise Léa, si observatrice dit-on dans ses écrits, semble totalement aveugle aux mesquineries de ceux qui l’entourent. Un conjoint misogyne si peu sûr de lui, une meilleure amie odieuse rongée par la jalousie et son époux en quête impossible d’une passion rabaissent sans cesse ses quelques ambitions. L’air de rien, la belle aux yeux de biche laisse faire et s’excuse à leur place. La gloire va-t-elle enfin lui permettre de s’affirmer ?
S’il y a certainement du vrai derrière cette incapacité que l’on peut éprouver à se réjouir de la réussite des autres, on aurait tout de même aimé davantage de nuances dans cette description de la médiocrité humaine. Pas mauvais, les comédiens demeurent néanmoins engoncés dans des personnages vite caricaturaux qui évoluent à grand-peine. Parfois amusante, cette comédie se veut aussi cruelle, mais manque d’un mordant véritable qui au final lui aurait permis de se démarquer.
5.5/10… Voir plus
Dernière modification il y a 4 ans
Deux couples dont 3 personnages avec des égos absolument détestables. La scène du début devient presque insupportable tant elle est bien écrite et merveilleusement interprétée. Elle plante le décor de tout le film. Foresti est absolument exécrable tant elle joue bien son rôle d'envieuse et de jalouse. Damien son mari suit derrière en s'essayant à tout et ne réussissant rien. Quant à Vincent Cassel en macho, il est excellent. Bejo est nature. Elle avance dans sa vie sans faire de bruit et elle est si clean qu'elle n'imagine même pas faire des jaloux lorsque la réussite lui sourit. Un très bon film. (F-26.09.20)… Voir plus
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