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Visions du Réel : les femmes derrière la caméra

Pascaline Sordet
News: Pascaline Sordet

Le festival Visions du réel démarre le 17 avril et peut déjà s’enorgueillir de défier les statistiques : les femmes derrière la caméra représentent 40 % des 160 cinéastes invités.

Visions du Réel : les femmes derrière la caméra

Les femmes, dans tous les domaines culturels, sont sous-représentées. Le cinéma ne fait pas exception. Ainsi, voir près de la moitié du programme de Visions du réel afficher des noms féminins est une excellente nouvelle, et un événement plutôt rare. Les discussions quant à l’absence des réalisatrices sur les écrans reviennent régulièrement sur la table. En 2012, certains observateurs du Festival de Cannes s’interrogeaient même sur la pertinence d’introduire des quotas dans la sélection. L’idée a été rejetée, mais le manque de diversité des sexes est toujours visible. Cette année, pour la première fois depuis 1987, le film d’ouverture sera celui d’une femme, La Tête haute d’Emmanuelle Bercot. Après trente ans de fictions mâles, l’affaire est suffisamment nouvelle pour être mentionnée.

Cela dit, la question de savoir ce qu’est un film féminin et si une femme filme différemment d’un homme n’est pas pertinente, ni pour le Festival de Cannes, ni pour Visions du réel. La manifestation nyonnaise n’a d’ailleurs pas cherché à pousser son analyse plus loin que le simple chiffre statistique. Les oeuvres de ces réalisatrices, tout comme celles de leurs confrères masculins, sont extrêmement différentes les unes des autres, et ont été sélectionnées pour leurs qualités et non pour le genre de leurs auteurs. Claude Ruey, le président du festival, souligne également dans son éditorial la présence à l'écran de femmes fortes, actives et actrice de leurs existence, qui sont des moteurs pour l'évolution sociale. Il conclut en citant Aragon: «La femme est l'avenir de l'homme.»

S'il fallait n'en choisir qu'un parmi l’abondante production de cette cuvée 2015, ce serait un projet suisse prometteur, présenté dans la section Regard Neuf, réservée aux premiers et seconds films. Le second long-métrage documentaire de la réalisatrice Eileen Hofer, Horizontes, plonge dans le monde de la danse classique cubaine, suivant le parcours d’une adolescente et d’une danseuse, alors que les ombres de Fidel Castro et d’Alicia Alonso, la grande star de la discipline, planent sur le pays. Les réalisations passées de cette libano-turque élevée en Suisse laissent présager un documentaire visuellement prenant et proche de ses personnages. Dans C’était un géant aux yeux bruns, son travail précédent, elle filmait les difficultés de deux jeunes femmes en Azerbaïdjan sur les pas d’un père fuyant, et faisait le tour des festivals mondiaux. Ses courts-métrages, tournés en Turquie, au Liban ou encore dans un camp de réfugiés en Bulgarie, ont tous obtenu de jolis succès. Une femme à suivre.

Horizontes de Eileen Hofer – Trailer from Intermezzo Films on Vimeo.

Le festival Visions du réel se déroule du 17 avril au 25.

16 avril 2015

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