J’irai mourir dans les Carpates France 2020 – 96min.

Critique du film

J’irai dormir chez Dracula

Sven Papaux
Critique du film: Sven Papaux

Antoine de Maximy étend sa série documentaire «J’irai dormir chez vous» en le détournant en docu-fiction. Exit la série, c’est un film qui voit le réalisateur s’amuser à broder une histoire sur sa disparition dans les Carpates.

Un banal accident sur les routes montagneuses des Carpates. Antoine de Maximy, la star de sa propre série documentaire, est porté disparu. Tragédie. Ses affaires sont retrouvées et sa monteuse, Agnès (Alice Pol), se décide de monter les dernières images qui lui sont parvenues pour finir le film. Mais la découverte des pellicules sauvées avant l’accident vont la pousser à s’intéresser à plusieurs détails qui éveillent les soupçons.

En collant de près au programme initial, «J’irai mourir dans les Carpates» calque sa petite histoire dans un décor montagneux et verdoyant, tout en faisant le contraste avec des habitants peu chaleureux, parfois un brin caricaturaux. Des autochtones qui concoctent un plan machiavélique au légendaire conte de Dracula et son château, de Maximy passe par le prisme de la fiction pour révéler ses expériences vécues - ou plutôt en congestionnant une brochette de mauvaises expériences - pour exposer une simple réflexion: et si ça se passait mal et le tournage virait à la catastrophe? De ce postulat en découle J’irai mourir dans les Carpates.

Des bouts-à-bouts rappelant un format digne de Blair Witch, l’allant comique et la sympathie de son auteur se fourvoient dans un thriller faiblard. Cherchant désespérément la spontanéité de son programme initial, le film en pâtit, se cognant à son rythme saccadé, s’étirant pour remplir le temps imparti. Le «globe-squatteur» essaie de rendre son histoire originale, mettant l’ouvrage sur le métier question trame narrative. Mais la mise en scène est souvent bancale et le jeu reste bien pauvre. Un tout bien inégal dont le jeu de piste voulu par de Maximy nous laisse quelque peu perplexe dans le rendu final.

Divertissant un temps, laissant le film déborder vers un cinéma traditionnel - surtout après les indices menant vers un probable assassinat - et délaissant le côté «found footage» qu’on espérait mieux exploité. Réel et fictionnel ne trouvent pas de terrain d’entente. Et pour le mockumentary on repassera aussi - la poisse. Sans être totalement raté, Antoine de Maximy nous laisse indifférent au moment de voir le générique de fin débouler devant nos yeux.

28.09.2020

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