Loveling - Benzinho Brésil, Allemagne, Uruguay 2018 – 95min.

Critique du film

Quand l’oiseau doit quitter son nid

Clélia Godel
Critique du film: Clélia Godel

Le réalisateur brésilien Gustavo Pizzi nous emmène dans la banlieue de Rio à la rencontre d’une famille survoltée dont le quotidien s’apprête à être bouleversé. L’aîné des enfants est en effet sur le point de quitter la maison pour poursuivre une carrière sportive, au grand désespoir de sa mère. Loveling revient avec énergie et tendresse sur cette séparation tant redoutée par de nombreux parents.

Irene (Karine Teles) vit avec son époux Klaus (Otávio Müller) et ses quatre fils à Petrópolis dans la banlieue de Rio de Janeiro. L’aîné de la fratrie, Fernando (Konstantinos Sarris), est un talentueux joueur de handball de dix-sept ans à qui on propose de partir jouer professionnellement en Allemagne. Bien que consciente que ses enfants quitteraient un jour le cocon familial, Irene trouve cette décision trop précipitée. Même si elle est très fière de son fils, elle va devoir se préparer à cette terrible déchirure, tout en restant forte pour sa famille qui compte énormément sur elle.

Personnage central de Loveling, Irene est l’archétype de la « mamma » généreuse et aimante qui ferait tout pour sa famille. Véritable mère courage, elle jongle entre l’éducation de ses enfants, les problèmes de cœur de sa sœur, l’organisation de la maison, tout en raisonnant son mari qui a parfois des idées farfelues pour leur avenir. Mais c’est aussi une femme moderne qui vient de terminer ses études et qui cherche du travail pour subvenir aux besoins de ses proches. L’interprétation de Karine Teles, alliant vivacité et douceur, la rend extrêmement attachante et la participation de l’actrice à l’écriture du scénario y est sans doute pour quelque chose.

Si tous les personnages ne bénéficient pas du même développement et de la même finesse d’écriture que celui d’Irene, on apprécie la bonne humeur qui se dégage de cette famille qui doit pourtant affronter de terribles difficultés financières (leur maison tombe littéralement en ruine). L’énergie débordante se reflète également dans la caméra mobile de Gustavo Pizzi qui donne sans cesse du rythme à cette histoire.

Mais surtout, Loveling permet d’évoquer avec délicatesse et authenticité la dure séparation des parents qui voient leurs enfants prendre leur envol. L’infime sourire d’Irene qui se lit sur son visage lorsqu’elle apprend que l’obtention du visa de son fils prendra plus de temps que prévu et que cela risque de repousser la date du départ, en dit long sur ses intentions. Au final, c’est peut-être elle qui devra devenir adulte et grandir intérieurement.

En bref !

Grâce à son actrice impliquée et dévouée, Loveling dresse avant tout le portrait d’une mère aimante et attentionnée qui fait passer le bonheur de sa famille avant le sien. La subtilité et la chaleur avec lesquelles le réalisateur Gustavo Pizzi transmet son propos en font un très joli film auquel de nombreuses familles pourront sans doute s’identifier.

07.06.2021

3.5

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 5 ans

“Mère de famille”

Irene et Klaus peuvent être fiers de leur grande famille brésilienne, riche de quatre enfants. Quand Fernando, l’aîné, est engagé par un club allemand de handball, excitation et joie se mêlent à l’inquiétude.

Un robinet qui fuit, une porte récalcitrante et cette fissure au mur qui grandit. La maison vieillit mal. Le chantier de la nouvelle est au point mort. La librairie-papèterie de Klaus périclite. Quant à tante Sônia, elle lutte contre un mari violent. De quoi peser lourd sur les épaules d’Irene, liant de la famille, qui vient avec mérite d’obtenir son diplôme. Pourtant, ce qu’elle redoute le plus, c’est l’émancipation de son enfant.

Eau douce, eau de pluie, eau de mer. Liquide amniotique accueillant mère et fils, en position fœtale, enlacés sur une bouée. Une dernière étreinte avant que le temps ne la brise. Ni drôle ni tragique, ce film coloré est un échantillon de vie tout simple qui sonne vrai.

6/10Voir plus

Dernière modification il y a 5 ans


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