The Passenger France, Royaume-Uni, Etats-Unis 2018 – 105min.

Critique du film

The Commuter

Théo Metais
Critique du film: Théo Metais

Quittant Manhattan et alors qu’il rentre chez lui en métro comme tous les jours, Michael, assureur, marié et père de famille, est accosté par une étrange passagère. Elle est blonde, charmeuse, Liam Neeson fait preuve d’une urbanité courtoise, mais elle le somme d’identifier un passager avant le dernier arrêt. La sentence est scabreuse et risque de mettre en péril le destin de tous les passagers à bord.

Nous savions le réalisateur Jaume Collet-Serra coutumier des remakes, un homme de la paraphrase. Proposant un cinéma toujours inspiré, il s’offrait au monde en 2005 avec “House of Wax”, une variation éponyme et sans gravité du classique avec Vincent Price. Plus récemment, “The Shallows” draguait au fond de l'océan le souvenir de quenottes assassines chez Spielberg. Puis il embrayait sur une série de thrillers chronométrés. Dans “Non-Stop”, Liam Neeson se retrouve cloîtré dans un avion et ici dans un wagon. Après tout, pourquoi pas; Buster Keaton, Renoir, Hitchcock, Wes Anderson ou encore Hayao Miyazaki, cette fascination pour les trains est légitime, car voilà plus d’un siècle que le cinéma s'est épris des vagabonds du rail. C’est ainsi que tout avait commencé d’ailleurs, en 1895 chez les frères Lumières, sur un quai de gare à La Ciotat.

Dans The Commuter, Liam Neeson incarne un énième père de famille devenu justicier à son corps défendant. La farce fut maintes fois jouée au cinéma et l’on s’étonnera de son traitement si convenu. Le wagon est à la fois le théâtre du huis clos et la caravelle de l’intrigue. Le délai imposé est le fondement même du suspens mais du départ jusqu’à la tombée des masques, l’intrigue épurée ne restera que trop linéaire.

Le réalisateur rejoue les gammes du huis clos : univers dichotomique, resserrement de l’espace, création du suspens et troubles psychologiques. Le réalisateur instaure une atmosphère inquiétante mais sans jamais provoquer les suffocations des grands maîtres: Sidney Lumet, Hitchcock, les références sont pourtant aimables. D’ailleurs, l’une des affiches rappelle sans équivoque l’univers graphique de Saul Bass et sa création pour Vertigo. Mais The Commuter propose un univers visuel tristement pauvre, d’inspiration faignante et sauvagement lissée en numérique.

Très pop-culture, le réalisateur se targue de créer un cinéma de répliques. Les héros ont le sens du verbe, mais la rhétorique est gênante. Il reste néanmoins un divertissement d’action et un jeu d’acteur empaqueté avec une certaine efficacité. En bref, c'est fade mais gentil !



23.01.2018

2

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Commentaires

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Eric2017

il y a 6 ans

Excellent film ! Nous sommes habitués à voir Liam Neeson dans ce genre de rôle, mais il faut le reconnaître...il est excellent. Rien à voir avec TAKEN, mais ce scénario m'a tenu en haleine du début jusqu'à la fin. Très bon moment de cinéma. (F-140218)

Dernière modification il y a 6 ans


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