Taste of Cement Allemagne, Liban, Qatar, Syrie, Emirats Arabes Unis 2017 – 85min.

Critique du film

Taste of Cement

Adrien Kuenzy
Critique du film: Adrien Kuenzy

A Beyrouth, des ouvriers syriens construisent des immeubles alors qu’en même temps leur propre pays est bombardé. Dans cette ville, il leur est interdit de quitter le site de construction et de passer du temps libre en ville ou au bord de la mer.

Ce documentaire bouleversant et brillamment réalisé par Ziad Kalthoum fascine par les images audacieuses qu’il déploie ; les cadrages sont précis, mêlant le passé et le présent (des bâtiments détruits et en construction dans une même image) et les passages entre la réalité crue et la métaphore sont fréquents. L’homme devient le socle qui fait le lien entre ces mouvements inéluctables qui découlent des guerres. D’un côté il y a les gestes des ouvriers qui s’affairent sur les chantiers. Leur travail est une chorégraphie sans fin rythmée par quelques pauses qu’ils s’octroient au milieu du bruit incessant des machines. Pendant ces moments de respiration, de longs plans sur leurs regards survolant la ville laissent imaginer l’espoir qui les habite encore.

De l’autre côté, il y a l’enfermement. Impossible pour eux de sortir librement en ville. Confinés la nuit dans des sous-sols, les images des portables et des télévisions leur permettent encore de suivre les bouleversements en Syrie. Le réalisateur Ziad Kalthoum, qui a quitté l’armée syrienne et demande l’asile au Liban, délivre un film audacieux et brûlant dans lequel réalisme et imaginaire coexistent, mettant en lumière le présent intenable de ces hommes.

26.03.2024

5

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