Folles de Joie France, Italie 2016 – 118min.

Critique du film

La pazza gioia

Critique du film: Geoffrey Crété

Beatrice est une mythomane bavarde, grande bourgeoise reniée par son entourage à cause de son comportement excessif. Donatella est une jeune femme tatouée, fragile et introvertie, hantée par un lourd passé. Ces deux femmes que tout oppose se rencontrent dans la Villa Biondi, une institution thérapeutique pour femmes sujettes à des troubles mentaux. Un jour, lors d’une sortie organisée, elles décident de s’enfuir ensemble pour tenter de reprendre leurs vies en main, et essayer de résoudre leurs problèmes…

C’est prévisible : ces deux femmes que tout oppose, qui ont toutes les raisons du monde pour se détester, vont en réalité s’apprécier et s’entraider, et finalement se sauver mutuellement du chaos de leurs existences. La pazza gioia raconte donc cette histoire trop bien connue, et mise d’abord sur l’humour pour séduire. Valeria Bruni Tedeschi, qui retrouve le réalisateur Paolo Virzì trois ans après Les Opportunistes, incarne cette facette du film dans une performance poussive, la faute notamment à une écriture un peu lourde. La pazza gioia se révèlera plus convaincant dans sa dernière partie, axée sur l’émotion et sur Micaela Ramazzotti, excellente dans un rôle pourtant stéréotypé. L’équilibre est donc trop fragile pour faire de La pazza gioia une réussite totale, malgré son joli charme estival.

14.04.2024

3

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Commentaires

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mmp2

il y a 7 ans

Chef d'œuvre assurément. A voir (et revoir) absolument.

Un thème douloureux traité avec intelligence et sensibilité. Par petites touches qui viennent naturellement l'humour ponctue judicieusement certaines scènes. Valeria Bruni Tedeschi (lumineuse, si juste aussi dans l'expression de la colère) et Micaela Ramazzotti (écrasée, à la sensibilité à fleur de peau) servent admirablement Béatrice et Donatella. La palette de ce film est riche de nuances qui cernent le propos et soulignent la frontière si peu nette entre "normalité" et douleurs de la vie qui engendrent la mise en retrait du monde. Beatrice et Donatella a priori si différentes mais ...anche io !!!
Senza fine...

Pour ce film, en tout point remarquable pas de présentation à un festival, pas de palme ni autre récompense semble-t-il , pourquoi?
J'attends avec impatience la prochaine réalisation de Paolo Virzi.Voir plus


madulain1

il y a 7 ans

Des comédiennes prodigieuses au service d'une histoire intemporelle. Film drôle et trépidant qui nous rend complices de toutes les extravagances. A ne pas rater.


CineFiliK

il y a 7 ans

Pensée du jour : Vol au-dessus d’un nid d’oiselles

La Villa Biondi, gracieuse résidence italienne, est devenue une institution psychiatrique pour femmes. Parmi les patientes qu’elle accueille se distingue l’extravagante Beatrice, intarissable bourgeoise à la splendeur fanée. Touchée par les cassures de Donatella, une nouvelle venue, la volubile va tout faire pour l’aider à se reconstruire, quitte à s’enfuir avec elle.

Un Thelma et Louise à la sauce bolognaise, épicé de Tennessee Williams et de Milos Foreman, nous promettait-on sur le papier. Malheureusement, ces beaux espoirs ne durent pas, douchés par une hystérie ambiante vite fatigante et une écriture au trait grossier. L’histoire de ces deux oiselles déplumées par la vie peine à prendre son envol et à quitter le nid. Dans ce duo lourdement contrasté – blonde éclatante contre sombre dépressive, droite noblesse confrontée au prolétariat courbé –, les efforts de Valeria Bruni-Tedeschi, enfin libre d’assumer sa folie égocentrée, sont à saluer. Mais son interprétation dévorante ne laisse que des miettes à sa partenaire de jeu dont le personnage paraît alors bien pâle. Son quart d’heure de gloire devra attendre les derniers instants du film pour qu’elle puisse enfin exister et susciter une once d’émotion. Trop tard !

5.5/10
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