Au fil des voyages, des souvenirs, des rencontres et des rêveries, Walter Faber parle de trois femmes : Ivy, la chic New-Yorkaise qu'il souhaite quitter ; Hanna, qu'il a failli épouser vingt ans plus tôt à Zurich lors de ses études ; et Sabeth, la mystérieuse et sensuelle jeune fille rousse, qu'il suit à travers l'Europe.

Galerie de photos

Richard Dindo n'est pas un cinéaste ordinaire. Sa longue carrière, qui continue de brouiller les limites entre le documentaire, la fiction et le film expérimental, en témoigne, tout comme son étrange Les Rêveurs de Mars sorti en 2010. Adapté du livre de Max Frisch, Homo Faber ne déroge pas à l'impitoyable règle : mystérieux puis agaçant, envoûtant puis repoussant, son film n'emprunte aucune route connue et s'aventure sur de dangereux territoires encore non explorés par la majorité du public. C'est à la fois la beauté et la laideur de cet objet insaisissable, qui se fiche de bousculer le spectateur jusqu'à le faire fuir, puisque l'intérêt repose en grande partie sur la violence de ce parti pris - de plans fixes en très gros plans, trois femmes et époques font écho à la voix off d'un narrateur totalement absent, si ce n'est dans le regard des comédiennes Marthe Keller, Amanda Barron et Daphné Baiwir. Pour le pire comme pour le meilleur, l'expérience - puisqu'il s'agit principalement de ça - est si inhabituelle qu'elle ne manque pas d'intérêt.