Interview

Pour la sortie de Captain America : Civil War, la rédaction a rencontré l'équipe du film

Interview: Geoffrey Crété

Il a beau s’appeler Captain America : Civil War, le film des frères Russo a des airs évidents d’Avengers 2.5. S’y croisent Captain America donc, Iron Man, Black Widow, Scarlet Witch, Spider-Man, Black Panther, Hawkeye, Vision ou encore Ant-Man, réunis dans une aventure spectaculaire. Rencontre avec Robert Downey Jr., Don Cheadle, Emily VanCamp et Anthony Russo, l’un des réalisateurs du film.

Pour la sortie de Captain America : Civil War, la rédaction a rencontré l'équipe du film

Captain America 3 ressemble un peu à un Avengers 2.5. Quel était le plus grand défi de ce film gigantesque ?

Anthony Russo : La narration. Réunir tous ces personnages et les faire s’affronter, c’était un défi. Mon frère et moi sommes des fans de films choral. On savait que si le scénario fonctionnait, on pouvait faire fonctionner le film. Quand on a un film aussi dense, ça permet de le regarder de plein de façons différentes.

Au fond, de quoi parle Captain America : Civil War ?

Russo : C’est une histoire de famille. Une famille qui se déchire. C’est une famille de substitution qui a été réunie par des circonstances vraiment extraordinaires, à cause ou grâce à leurs dons exceptionnels. Ils ont noué des relations très complexes, et ce film les divise. Pour moi, c’est donc un film qui peut toucher tout le monde, qu’on soit fan du genre ou pas. Civil War est aussi un film sur la vengeance. Zemo est un méchant allégorique. Il sait qu'il ne peut pas battre les Avengers mais il veut les détruire de l'intérieur. C'est un personnage très intéressant à explorer.

Si jamais quelqu’un n’avait pas encore été emporté par le raz-de-marée des films Marvel, comment pourriez-vous résumer cet univers ?

Anthony Russo : C’est vraiment notre job de faire ça ? Vous ne pouvez pas nous aider sur ce coup ? (rires). Ce qui est intéressant avec cet univers c’est qu’à mesure qu’il progresse, il devient de plus en plus populaire. Il y a donc de plus en plus de spectateurs qui viennent, et on sait pertinemment que parmi eux, certains ne connaissent pas bien les histoires et les personnages. C’est donc très important pour vous de penser ces films pour qu’ils plaisent à ce nouveau public, et pas uniquement pour ceux qui suivent tous les films. Il faut qu’on puisse venir dans la salle de cinéma, apprécier le spectacle et ne pas être gêné par ça. C’est donc un équilibre, difficile mais vraiment excitant : plaire à deux publics.

Quelle est l’essence de Marvel, qui est devenu l’un des studios incontournables en une décennie ?

Robert Downey Jr. : J’ai une réponse : Marvel, c’est M, M et M. Marvel = Mythologie Moderne, et Argent (Money).

Anthony Russo : Ce que fait Marvel est en quelque sorte sans précédent dans l’histoire du cinéma. Ils font des histoires sous forme de série, qui ont commencé il y a dix ans avec le premier Iron Man, et qui vont continuer au moins jusqu’à 2019 avec le deuxième volet d’Avengers 3, Infinity War. Et ça pourrait aller encore au-delà par la suite. On a donc une forme de narration unique, qui ne ressemble ni à une série TV, ni aux films. Donc voilà une bonne raison pour quelqu’un d’aller voir ces films : c’est nouveau.

Pourquoi pensez-vous que Tony Stark penche vers une forme d’obéissance au gouvernement dans Civil War ?

Robert Downey Jr. : Ce qui est intéressant c’est de prendre un peu de recul par rapport au fun qu’on a à l’écran. On se demande alors, ‘Est-ce que ce serait pas intéressant d’avoir Tony dans ce rôle, puisqu’il était très opposé au gouvernement et plutôt rebelle dans les films précédents ?’. Par ailleurs, c’était intéressant de le confronter à Captain America qui, dans ce cas, agit un peu en cavalier seul, et prend des décisions qui vont contre ses principes. On a des personnages qui ont globalement deux dimensions, et là ils prennent véritablement une nouvelle dimension avec ces dilemmes moraux profonds. Et le film aurait été bien moins intéressant si on avait interverti les rôles, avec Steve du côté du gouvernement et Tony face à lui.

Robert et Don, vous avez tous les deux 51 ans, et vous incarnez des super-héros. C’est assez rare pour être mentionné, non ?

RDJ : Je vais pleurer je crois.DC : Contractuellement j’ai 51 ans, mais en réalité, j’en ai 65. Juste un autre shoot de stéroïde et ça ira.RDJ : Plus sérieusement, il y a cette étape inévitable quand on approche de la quarantaine, puis quand on est dans la quarantaine : d’un coup, on se retrouve à la traîne. On y pensait quand on faisait Iron Man 3 d’ailleurs. Je voulais plus d'action et puis petit à petit, c'est plus dur et on ressent l'âge. Surtout quand on est entouré par de jeunes acteurs. Merci Emily. (rires)EV : Je pense que ça a été répété de nombreuses fois, mais ce qui est génial avec vous c’est que le public a fait la route à vos côtés. Les gens vous ont suivi au fil des années et des films. Et c’est très dur d’imaginer ça sans vous maintenant.

Emily, dans Captain America : Civil War, votre rôle prend de l’ampleur. Vous embrassez le héros, vous aidez les héros, vous participez aux scènes d’action. Où aimeriez-vous que Sharon évolue dans l’univers Marvel ?

EV : Ce qui est super avec ce film, c’est qu’on apprend à connaître Sharon. Elle n’est pas juste l’Agent 13 pour Steve. Leur relation se développe. Pour l’avenir… je ne sais pas ! On le sait uniquement quand on reçoit l’appel pour nous inviter à revenir. Donc, on verra…

Votre conseil pour les enfants qui veulent être un Avenger ?

DC : Hmmm… Voyez grand ? Travaillez dur. Faîtes des pompes. Et rencontrez Kevin Feige (le grand producteur du studio Marvel) dès que possible. Faîtes tout ce qu’il vous demande de faire.EV : Oui, je pense comme Don : rêvez, voyez grand ! C’est valable pour tout : pour réussir, il faut s’investir à fond. C’est ce qu’on m’a dit quand j’étais enfant et c’est comme ça qu’on parvient à s’accomplir je pense. RDJ : Et aussi, penser à s’assurer que ce qu’on veut faire est réellement possible. Etre un Avenger… Je connais un enfant qui tout petit voulait devenir un dinosaure. Faut qu’il travaille dur, c’est sûr.

22 avril 2016

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