Interview

Wonderful Marianne Faithfull

Même si elle sait qu'«Irina Palm» lui a offert un rôle fort, Marianne Faithfull ne rêvait pas de prix d'interprétation lorsqu'elle a débarqué à la 57e Berlinale. Qu'importent les éloges, l'ovation lors de la projection presse, l'engouement des spectateurs: «Le travail est la première des récompenses», dit-elle volontiers. Interview avec l'ex-égérie du Swinging London, une drôle de dame qui n'a pas la langue dans sa poche.

Wonderful Marianne Faithfull

Q:Comment avez-vous appréhendé ce premier «grand» rôle?A:Jusqu'à présent, je m'étais cantonnée aux personnages secondaires. Là, c'est effectivement la première fois que je porte un film sur mes épaules. Je ne savais pas si j'en étais capable mais lorsque j'ai vu «Irina Palm» pour la première fois, j'ai été rassurée. Il n'y a pas une minute où l'on pense à Marianne Faithfull. Je suis vraiment devenue Maggie.

Q:La rencontre avec le réalisateur Sam Garbarski et le scénario de Philippe Blasband vous ont immédiatement conquise?A:J'ai adoré le script et son retournement de situation. L'histoire évolue sur plusieurs niveaux. Mais moi, ce que j'aime surtout c'est la trajectoire même de Maggie et sa rencontre avec Miki (Miki Manojlovic). Ça a immédiatement été l'osmose entre nous. Miki est un mec terriblement séduisant (sourire).

Q:Et Maggie physiquement éloignée de vous?A:En tant que femme, il est toujours assez difficile de mettre de côté sa vanité. Même si ce n'est pas du tout ma caractéristique première. Pour moi, il était essentiel – et j'en ai longuement discuté avec Sam Garbarski – que je me teigne les cheveux. C'aurait été une énorme erreur que je reste blonde et un minimum sexy. Mon seul point commun avec Maggie est de n'avoir jamais mis les pieds dans un endroit comme «Sexy World». Je n'ai jamais vu un porno. Ce n'est pas mon univers de prédilection.

Q:Maggie parvient à séparer son «personnage» d'Irina Palm de sa propre personnalité. Vous aussi faites-vous ce distinguo entre Marianne l'artiste et Marianne, la femme?A:Quand je suis sur la route (ndlr: elle a commencé une grande tournée le 12 mars dernier, avec un show très acoustique, en petite formation), j'essaie de le faire, même si ce n'est pas évident. En fait, la distinction a vraiment commencé lorsque j'ai eu un souci au rein et puis, mon cancer du sein. Ces problèmes de santé m'ont maintenue à l'écart en m'obligeant à me soigner. C'était la première fois, depuis des années, que je prenais un vrai break et ça a été réellement fabuleux! Je ne devais pas me maquiller, me pomponner. Je ne devais pas être Marianne Faithfull, mais simplement moi. Et croyez-moi je suis excellente dans ce rôle. J'aime aller au cinéma, aux expos, lire, écouter de la musique.

Q:À ce propos que pensez-vous du travail musical de Ghinzu sur «Irina Palm»? Vous êtes fan?En fait, je ne les connaissais même pas. C'est Sam qui les voulait absolument. Et j'approuve ce choix. Le résultat est plutôt pas mal. Ce que j'aime aujourd'hui? Ce que fait Damon Albarn et son nouveau groupe. J'adore également Jarvis Cocker, Nick Cave. J'attends aussi avec impatience le nouveau Police. Enfin, je suis assez fan de Carla Bruni, avec laquelle j'ai travaillé sur quelques textes pour son album en anglais, «New Promises».

29 avril 2007

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