Interview

Will Smith: le Prince de la débrouille

Loin des films d'action et des comédies qui ont fait son succès, Will Smith est formidable en père célibataire qui se bat pour sortir de la misère dans «À la recherche du bonheur», inspiré d'une histoire réelle. C'est à Hollywood qu'Henry Arnaud a rencontré l'acteur de «Ali» et «Independence Day».

Will Smith: le Prince de la débrouille

Q:Dans votre nouveau film, vous incarnez un homme qui touche le fond et finit même par dormir dans des toilettes publiques. Avez-vous déjà connu des situations difficiles dans votre vie privée?A:Oui, j'avais 19 ans. Après mes débuts dans la chanson, j'ai acheté une maison, des bijoux, des voitures. Et je me suis retrouvé ruiné et déprimé. Les impôts m'avaient tout pris. Heureusement, je n'avais pas d'enfants à cette époque. Dans «À la recherche du bonheur», mon personnage doit traverser tout cela avec son fils. Je ne sais pas si j'aurais eu la force de surmonter ces épreuves et de m'occuper de mon fils en même temps.

Q:C'est votre propre fils, Jaden, qui joue à vos côtés?A:Nous avons auditionné des centaines de jeunes pour le rôle de Christopher, sans trouver la perle rare. Un soir, j'ai parlé du film en famille, et mon fils m'a dit qu'il aimerait jouer ce rôle (Jaden a déjà donné la réplique à son père dans la série «All of us», ndlr). Je ne dis pas cela parce que c'est mon fils, mais il est formidable dans le film.

Q:Vous n'avez jamais gagné un Oscar. Est-ce que «À la recherche du bonheur» va changer les choses pour vous?A:Je ne pense jamais aux récompenses. Lorsque j'ai été nommé pour «Ali», j'ai profité de chaque jour avant la cérémonie. C'est plus sympa de faire partie d'un groupe de cinq acteurs sélectionnés pour l'Oscar qu'être l'un des quatre perdants!

Q:Après de nombreux films d'action comme «Bad Boys», ce film est votre première histoire familiale dramatique?A:Le succès de «Independence Day» m'a un peu enfermé dans le genre action. Ces dernières années, j'ai voulu casser le moule et alterner les genres. Je suis très fier de «Ali», qui m'a permis d'entrer dans la peau d'un grand boxeur, et de «À la recherche du bonheur», mon premier film dramatique.

Q:Quels souvenirs il vous reste de vos débuts?A:J'étais venu à Hollywood pour tenter ma chance dans la chanson. J'ai rencontré un producteur de télé en 1989 qui travaillait avec Quincy Jones. Je lui ai raconté ma vie et il en a fait «Le Prince de Bel Air». Mes parents et amis m'ont surnommé «Prince» dans l'adolescence par ce que j'arrivais toujours à me sortir des problèmes. J'étais le Prince de la débrouille. Personne ne croyait vraiment que «Le Prince de Bel Air» durerait plus de quelques épisodes, mais nous avons tenu six ans! Je ne savais pas jouer la comédie lors de ma première apparition télé. J'ai tout appris sur le plateau. En quittant le feuilleton après 148 épisodes, je me sentais prêt à jouer autre chose qu'une réplique de moi-même.

Q:Avez-vous un modèle dans votre carrière?A:J'espère avoir la longévité de Harrison Ford. Il n'a fait qu'un seul mauvais film (Will Smith n'a pas précisé lequel, ndlr) dans toute sa carrière, ce qui est exceptionnel pour un acteur qui tourne depuis plus de 30 ans. Je trouve aussi qu'il vieillit admirablement bien et que son charme est toujours aussi efficace. J'espère avoir le même type de carrière que lui.

Q:Où en êtes-vous de vos aspirations politiques?A:C'est dingue, j'avais répondu pour rigoler durant une interview que mes ambitions n'avaient aucune limite. Pour prouver ma force de caractère, j'ai dit à un journaliste que je pourrais devenir président si l'idée me passait par la tête. Il y a des gens qui m'ont pris au sérieux.

Q:Pourriez-vous être candidat à un poste quelconque lors d'une prochaine élection?A:Si Arnold Schwarzenegger est gouverneur de Californie, pourquoi pas Will Smith à la Maison Blanche? Et puis n'oubliez pas que nous avons eu un acteur comme Ronald Reagan comme président alors pourquoi pas moi?

Q:Votre épouse, Jada, est aussi chanteuse. Peut-on imaginer une tournée commune?A:Cela serait trop cool. On l'appellerait «Smith Family Tour». Jada avait fait la première partie de la tournée européenne de Britney Spears, et elle a très envie de retourner en France, en Suisse et en Allemagne. Nous n'en avons pas encore parlé, mais je vous promets de soumettre cette bonne idée à mon épouse dès ce soir à l'heure du dîner.

31 janvier 2007

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