Avec Dix jours encore sans maman, Ludovic Bernard propose une suite aussi prévisible que dispensable à son succès de 2020.

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Après avoir perdu son travail voilà deux ans, Antoine est maintenant père au foyer, pendant qu’Isabelle, sa femme, tente de construire sa carrière comme avocate. Stressée, la famille aurait bien besoin d’un peu d’air ; un souhait réalisé par le nouveau mari de la sœur d’Isabelle qui leur offre dix jours dans la très chic station de ski de Courchevel. Mais au dernier moment, Isabelle doit rester sur Paris. Déjà dépassé, Antoine va devoir réussir à s’occuper seul de ses quatre enfants. Les vacances ne vont pas être de tout repos.

En 2020, Ludovic Bernard introduisait la famille Mercier : Antoine au travail, sa femme Isabelle à la maison et, au milieu, leurs quatre (exécrables) enfants, Arthur, Chloé, Maxime et Joseph. “Et si on inversait les rôles, histoire de varier les plaisirs ?” proposait alors notre critique Emma Raposo. Trois ans plus tard, voilà chose faite ! Madame travaille, monsieur s’occupe du foyer. Un chamboulement de dynamique qui aurait pu proposer une vision rafraîchissante d’un schéma familial alternatif, si le scénariste Mathieu Oullion avait tenté de creuser un peu le sujet. Mais il n’en est rien, bien au contraire.

Ainsi, sans grande surprise, 10 jours encore sans maman dévoile une accumulation de blagues éculées. Ludovic Bernard fait le choix d’un humour simpliste et régessif : une chute… Encore une chute…. Et toujours une chute. Car Antoine, pas plus à l’aise en ski qu’en motoneige, semble bien incapable de faire le plus petit mouvement sans glisser et tomber dramatiquement, emportant tout sur son passage. Et si cela peut amplement suffire aux plus jeunes, nul doute que le public plus âgé risque de tourner en rond.

Malgré tout, Franck Dubosc, confortable dans son rôle de bras cassé, et Aure Atika, trop peu présente à l’écran, offrent d’honnêtes performances. L’alchimie de la distribution est évidente et les quatre jeunes acteurs - Swan Joulin, Violette Guillon, Ilan Debrerant et l’adorable Evan Paturel, semblent bien s’amuser. Si leurs personnages, odieux et caricaturaux, donneront des sueurs froides à de nombreux parents, les moments d’allégresse familiale adouciront les cœurs. Les personnages secondaires, du montagnard bourru au grand cœur, à la mère célibataire aguicheuse, s’ils ne font pas preuve d’originalité, ajoutent pourtant un rythme bienvenu à un long-métrage sinon bien monotone.

Suite de Dix jours sans maman, qui avait attiré plus d’un million de spectatrices et spectateurs dans les salles, Dix jours encore sans maman semblait inévitable. Un long-métrage lourd et redondant qui parvient à arracher de bien trop rares, mais sincères, sourires.