“District Z”

Rémi, réalisateur très moyen, a accepté de tourner un court-métrage horrifique en direct. Bien entendu, rien ne se passera comme prévu.

Il n’est pas facile à suivre Michel Hazanavicius. Sacralisé pour un film muet, popularisé pour des comédies d’espionnage, vaincu par la guerre en Tchétchénie et salué pour son redoutable biopic sur Jean-Luc Godard. Manquait donc à son CV, un film de zombies. Ce qui est fait aujourd’hui n’est plus à faire.

Reprenant à la lettre un concept japonais, il nous inflige un premier long plan-séquence. Acteurs à côté, cadrages en vrille, effets ratés et scénario affligeant. C’est interminable, laid, et si peu drôle. Retour en arrière pour expliquer et excuser la médiocrité subie ; les exigences castratrices de la commanditaire nippone, le manque de moyens criant et les doléances d’une équipe de bras cassés passent pour des justificatifs. De quoi nous prescrire une seconde vision de la séquence initiale du point de vue des coulisses cette fois-ci. Trucages bricolés et improvisations de dernière minute souhaitent rendre hommage à la magie d’un cinéma fauché. Malgré la bonne humeur ambiante et une énergie collective louable, c’est à peine plus digeste. On sourit néanmoins face aux mines atterrées des producteurs et aux élans de lucidité du premier rôle masculin qui paraît bien seul à voir le mur dans lequel ils sont en train de foncer. Une mise en abyme qui se reflète dans la salle auprès du spectateur accablé.

Sans remettre en cause la cinéphilie éclectique de Michel Hazanavicius et son goût immodéré pour le pastiche, Coupez ! a tout d’une blague potache, parsemée de pipi, caca, prout, et conséquence d’une soirée bien arrosée. Une opération intime et familiale aussi puisque femme et fille du réalisateur y tiennent la vedette. Retrouver ce film à message personnel en ouverture du festival de Cannes a tout d’un accident de parcours.

(4.5/10)… Voir plus

Dernière modification il y a 1 an

Que dire de ce film sinon qu'il est à la fois déjanté, surprenant et un peu fou. COUPEZ n'est pas du tout à comparer avec COMPETITION OFFICIELLE, qui montre sous un angle différent les difficultés de la réalisation. Là il faut réaliser un plan séquence de 30 minutes, ce qui impose que tout doit y être réglé à la seconde ce qui bien évidemment ne se passe pas. Surprenant Hazanavicius! Béjo, Gadebois des habitués du réalisateur et Duris sont justes parfaits. Tous les plus petits rôles méritent également d'être signalés.
(G-24.05.22).… Voir plus

Dernière modification il y a 1 an