Sonic 2 – Le film Japon, Etats-Unis 2022 – 122min.

Critique du film

Dr. Robotnik reprend du service

Théo Metais
Critique du film: Théo Metais

Entamée par Jeff Fowler en 2019, la franchise faisait se rencontrer deux légendes : Sonic et Jim Carrey, dévoilant une agréable curiosité. Et voilà que les producteurs de « Fast & Furious » entendent bien nous en mettre plein la vue pour ce second volet.

Au cœur d’une industrie qui s’approprie tous azimuts les succès d’antan, en 2019 les intentions commerciales de Sonic the Hedgehog étaient claires. Grand spécialiste de l’animation, le réalisateur Jeff Fowler (nommé l’Oscar du meilleur court métrage d'animation en 2005) réveillait un mythe inventé par SEGA et trouvait en la personne de Jim Carrey un antagoniste capable d’appâter en salles un vaste public. Et, une fois le design du personnage corrigé, le hérisson bleu s’était offert un retour sous les meilleurs auspices.

Ainsi, celui qui était persécuté par un machiavélique Dr. Robotnik dans le premier volet, est devenu un jeune adolescent bien sous tout rapport, lequel s’investit de missions héroïques pour devenir un «bon petit garçon» et ainsi plaire à son père de substitution. Si Sonic 2 Le Film laisse entrevoir une jolie ouverture, révélant la recette alambiquée du café aux champignons de Jim Carrey, bientôt Sonic 2 se fait le réceptacle de biens des stéréotypes, réduisant l’adolescence à quelques standards juvéniles. Robotnik s’est échappé ! Le voilà en croisade avec Knuckles pour mettre la main sur une émeraude dont le pouvoir permettrait de décimer l’humanité tout entière. Rien que ça ! Et Sonic de faire équipe avec l’intrépide Tails qui réapparaissait déjà à la fin du premier volet.

Une galerie de personnages qui n’en finit pas et à laquelle s’ajoutent des péripéties décousues (notons toute la partie du mariage entre Shemar Moore et Natasha Rothwell, la scène de dance dans les alpages, et le grand final d’un genre à la Uncharted), Jeff Fowler, et ses équipes, essaime un délirium plutôt infantile et un divertissement principalement visuel. Nul doute qu’au doublage et à la création, tout le monde y a pris un plaisir récréatif, mais le charme un peu désuet du premier volet a perdu de sa substance et même les mimiques de l’acteur américain en deviennent quelconques. Enfin, profitons aussi d’un petit instant pour mentionner que le choix des voix allemandes (le youtubeur Julien Bam) et françaises (l’humoriste Malik Bentalha) de Sonic tendent à rajeunir la voix originale de Ben Schwartz. Un choix stratégique, sans doute, pour mieux cibler sa catégorie «jeunesse», là où, dans sa facture originelle, les frontières semblaient moins marquées. Alors il appartient à présent au public intéressé de faire son choix.

30.03.2022

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