La revanche des Crevettes pailletées France 2022 – 113min.

Critique du film

Les crustacés sont de retour pour de nouvelles aventures

Emma Raposo
Critique du film: Emma Raposo

Alors que le premier chapitre, Les crevettes pailletées, est sorti en 2019, place cette année au second volet des aventures des joueurs de water-polo en maillots de bain moulants à strass. Ils sont de retour et prêts à en découdre aux Gay Games de Tokyo. Les réalisateurs Cédric Le Gallo et Maxime Govare remettent le couvert avec la même bande, et quelques nouveaux visages dans cette comédie dramatique où les thèmes déjà effleurés dans le premier film se voient traités un peu plus en profondeur.

L’équipe de water-polo entraînée par Mathias Le Goff (Nicolas Gob) s’apprête à fouler le sol nippon en vue des prochains Gay Games. Mais une escale imprévue force la joyeuse bande à goûter aux plaisirs de l’hospitalité russe. Là-bas, l’ouverture d’esprit et l’inclusion sont des concepts abstraits, et l’homophobie un sport national. Pas facile quand on est excentrique, totalement décomplexé, qu’on aime parler fort et que les blagues graveleuses ponctuent chaque fin de phrase. Le choc des cultures est tel que les copains vont se retrouver dans des situations pour le moins ardues.

Et ardues, c’est peu de le dire. Durant leur courte halte au pays des poupées russes, Fred, Joël, Xavier, Vincent et les autres vont être confrontés à des homophobes sans foi ni loi, à une police qui fait régner l’ordre à sa façon, aux centres d’incarcération locaux déguisés en thérapies de conversion. Beau programme !

Les crevettes pailletées (2019) n’avait pas convaincu : un scénario bien trop prévisible et sans intérêt, des personnages excessivement caricaturaux, et des blagues à la limite du très lourd. Le premier volet avait au pire agacé, au mieux ennuyé. Le deuxième opus fait mieux. Bien que les mêmes thématiques y soient recyclées, toujours sur fond d’humour un peu balourd, l’intrigue séduit en offrant plus de consistance.

Dans La revanche des crevettes pailletées , la psychologie des personnages est explorée plus adroitement. Les doutes, les questionnements, ainsi que les peurs de chaque membre de l’équipe prennent de l’épaisseur. Les sujets abordés, avec en tête de gondole l’homophobie, sont traités plus en profondeur et permettent au métrage de trouver un meilleur équilibre que son prédécesseur, en dosant comédie et drame avec plus de finesse.

Venus présenter leur film en compétition au festival de l’Alpe d’Huez cette année, Cédric Le Gallo et Maxime Govare prouvent que réaliser une suite forcément plus médiocre n’est pas nécessairement une fatalité. Si le premier chapitre prenait l’eau, le deuxième tape plus juste avec un scénario plus solide et ambitieux, nous faisant même goûter à un peu d’action, et des personnages davantage nuancés. Quand bien même les protagonistes restent d’incorrigibles caricatures - mais n’est-ce pas le propre du genre comique ?- et les clichés conservent une place de choix dans ce deuxième tour, La revanche des crevettes pailletées divertit et c’est le but.

14.04.2022

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