CH.FILM

L' araignée noire Hongrie, Suisse 2021 – 116min.

Critique du film

Une œuvre enfermée dans les clichés sur le Moyen Âge

Critique du film: Eleo Billet

Première adaptation au 21e siècle du roman « Die schwarze Spinne » du bernois Jeremias Gotthelf après deux autres versions, celle-ci se concentre sur le pacte conclu entre le Diable et Christine, une jeune femme voulant sauver son village.

Entre la reproduction des costumes, les décors et le quotidien accablant des serfs, la plongée dans le Moyen Âge central en Suisse est soudaine. Malheureusement, elle ne fait illusion que jusqu’aux premiers dialogues qui sonnent trop modernes, répétitifs et surtout mal synchronisés. De plus, la distribution est mal dirigée, ce qui renforce l’incohérence du changement d’état d’esprit des personnages et rebute plutôt que charmer, rendant l’expérience du visionnage pénible pendant les trois quarts du film.

Toutefois, l’amusement du réalisateur transparaît dans plusieurs séquences pastichant les films d’horreur. À grand renfort de plans débullés, de jeux de lumières spectrales ainsi que l’invasion finale d’araignées plutôt réussie, Markus Fischer donne un cachet merveilleux quoique kitsch à son spectacle visuel, ambitieux pour un film suisse. Finalement, ce n’est pas un manque de budget qui explique les curiosités, mais bien le scénario de Plinio Bachmann et Barbara Sommer. La lutte du divin contre le démoniaque devient ennuyeuse et n’implique jamais assez les spectatrices d’aujourd’hui malgré la présence d’une sage-femme aux fortes convictions et son combat contre de figures masculines violentes. Une déception qui pousse néanmoins à rêver un cinéma suisse fantastique et horrifique.

(Festival international du film fantastique de Neuchâtel 2022)

11.07.2022

2.5

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