CH.FILM

99 Moons Suisse 2021 – 113min.

Critique du film

L’abîme de l'amour et des passions

Irene Genhart
Critique du film: Irene Genhart

Le cinéaste Jan Gassmann réunit deux adultes consentants dans une romance dramatique à l’hypersexualisation irritante.

Bigna (Valentina Di Pace), 29 ans, étudie les tsunamis. Depuis l’approbation de son projet de recherche au Chili, sa carrière scientifique semble être assurée, mais une rencontre pourrait tout changer. Car il y a quelques semaines, Bigna faisait la connaissance de Frank (Dominik Fellmann), 33 ans, consommateur occasionnel de drogues et flâneur d’un petit boulot à l’autre. La rencontre devait être sans lendemain, mais les rendez-vous s’enchaînent. Et alors qu’elle planifie son avenir, cette liaison commence à perturber Bigna.

Aux origines, il y a cette alchimie singulière entre deux personnes qui se rencontrent et puis une attirance, physique ou mentale. Une symbiose parfois difficile à comprendre et d’autant plus inattendue lorsque, à la façon de 99 Moons, elle unit deux personnes issues de milieux si différents qu’ils ne se seraient probablement jamais croisés dans le monde réel. Le cinéma s’est d’ailleurs souvent inspiré de ces liaisons dangereuses et autres attractions fatales, du Dernier Tango à Paris de Bernardo Bertolucci en 1972, au 9 Semaines ½ d’Adrian Lyne en 1986.

Un thème qui semble avoir également fasciné Jan Gassmann, jeune cinéaste zurichois. Ainsi, et après une enquête documentaire sur les secrets les plus intimes de quatre couples dans son long-métrage Europe, She Loves (2016), il tente avec 99 Moons d’approfondir le sujet. Pour cela, il passe en revue les différentes étapes d’une relation essentiellement charnelle, dont la frontière relationnelle floue trouve une illustration claire au détour d’une conversation, lorsque est proclamé : "Tu confonds sexe et amour".

Une phrase qui, à elle seule, pourrait être la véritable critique du film. Car aussi “cool” soit le long-métrage, aussi authentiques soient les scènes dans en boîte de nuit, aussi agréable soit la bande-son, et aussi désinhibé soit le jeu de cette distribution non professionnelle : regarder ces deux jeunes gens qui se laissent régulièrement emporter dans des élans charnels et bestiaux, devient rapidement un spectacle trop ennuyeux et monotone.

(Traduit de l'allemand)

18.04.2023

3.5

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

Autres critiques de films

Civil War

Back to Black

Kung Fu Panda 4

Godzilla x Kong: Le Nouvel Empire