“Une affaire de famille”

Le Coréen Jacob entraîne épouse et enfants au fin fond de l’Arkansas. Il souhaite posséder une ferme et devenir agriculteur. Un rêve américain que tous ne partagent pas.

Le bonheur est-il dans le pré ? A la vue de cette maison caduque sur roues au milieu de rien, il y a de quoi douter. La chaleur et le manque d’eau ne facilitent pas la tâche. Les dettes s’accumulent et la santé du petit au cœur fragile inquiète. Grand-mère est appelée à la rescousse et pourquoi pas Dieu.

Ce portrait autobiographique commence tel un matin calme. Sur une musique légère, la nature apaise les dissensions marquées, alors que vieille dame indigne et fiston canaille s’apprivoisent gentiment. Même si les déracinés se spécialisent dans le sexage des poussins, pas d’accueil raciste affiché de cette Amérique bigote, si ce n’est une « face plate » anodine lancée avec naïveté. Le temps s’écoule le long de la rivière pendant que pousse le minari et s’intègrent les pionniers exilés. Mais la tragédie n’est jamais loin. Face aux questions brûlantes, qui sauver ? L’affaire ou la famille ? Si la joliesse de ce premier film peut ravir, elle ne peut rivaliser côté drame avec l’acuité sociale et cruelle du meilleur cinéma coréen ou la douce violence du Japonais Kore-eda.

(6.5/10)… Voir plus

Dernière modification il y a 2 ans