Malignant Etats-Unis 2020 – 111min.

Critique du film

Vivre l’atrocité des meurtres… sans y être

Sven Papaux
Critique du film: Sven Papaux

La maîtrise du cadre de James Wan au service d’une pauvre jeune femme empêtrée dans un sacré bourbier. Un film d’horreur sanglant avec une Annabelle Wallis convaincante.

Madison Mitchell (Annabelle Wallis) est une succession de malheurs. Après la mort terrible de son mari, la voilà hantée par de sombres visions : elle suit les atroces agissements d’une étrange créature. Et dans les sous-sols de Seattle, le passé de Madison pourrait être prêt à ressurgir dans sa forme la plus malveillante.

James Wan est un cinéaste qui se profile comme le maître de l’horreur mainstream. Si Netflix a aussi trouvé le sien en la personne de Mike Flanagan pour les séries horrifiques, Wan, lui, est désormais une figure emblématique du genre. Allez, pour le plaisir, on se remémore un bout de sa filmographie: Saw, Insidious, la franchise Conjuring et voilà qu’il nous propose son petit nouveau: Malignant. Sous ses airs de film d’horreur série B, la pellicule plaît par son instantanéité, son impulsion démoniaque; certaines séquences vous frappent par la maîtrise du cadre, à balayer les pièces, à vous rendre une bâtisse hantée par une ombre tapissée dans les recoins. Un pur plaisir de mise en scène, comme ces visions hallucinantes et hallucinées de meurtres vécues passivement par Madison. Dans la peau du spectateur, vous en avez pour votre bourse.

Wan joue habilement sur les sursauts, à force de travellings et malgré l’anticipation des jumpscare, rien n’y fait, on se fait prendre. Malgré le bagage du monsieur, « Malignant » souffre de certains clichés, comme cette séquence dans un ancien hôpital psychiatrique - la séquence entière est de mauvais goût. En comparaison, le métrage est moins abouti que le premier « Conjuring ». Inégal, mais Wan offre des instants de plaisir pour les fadas de scènes sanglantes. À travers les agissements de cet être hideux, le délire horrifique prend en ampleur et la boucherie peut désormais ouvrir ses portes. Une scène dans une cellule vire au délire meurtrier, les cous brisés et les omoplates disloquées. Parfois hors-champ, ici, c’est plein cadre que James Wan s’amuse à mélanger rouge sang et noir psychique; l’aquarelle parfaite du genre.

Autre satisfaction, celle de retrouver Annabelle Wallis (Annabelle, The Mummy). Frappée par ses visions et projetée dans cette folie meurtrière, le glissement de sa personnalité fragile se cogne au macabre. Détour par l’angoisse pour Madison, et Wallis injecte sa touche d’effroi, le visage blême et les joues creusées. Le plutôt bon déroulement de « Malignant » est associé à son actrice, imprégnée de la patte de son auteur, le son grinçant avec Joseph Bishara à la composition. James Wan réussit son petit jeu horrifique, le divertissement terrifiant, semblable à un train fantôme, met le paquet plus le final approche. Ces visions où le présent de Madison se couple à celui du meurtrier suscite l’interrogation et nous enchaîne au délire terrifiant. James Wan nous garde la réponse au curieux passé de la jeune femme pour la fin, elle qui était déjà mal tombée dans sa vie de femme mariée. La totale!

01.09.2021

3.5

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Commentaires

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LaFlecheee191

il y a 2 ans

Comment s’appelle le centre hospitalier dans le film Malignant svp ?


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