Le Dindon France 2019 – 85min.

Critique du film

Le dindon est calciné

Sven Papaux
Critique du film: Sven Papaux

Adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Georges Feydeau, Le dindon de Jalil Lespert confronte maris et cocus. Un jeu sur la fidélité et teinté de ruse.

Une belle journée à Paris, dans les années 60, précisément en 1966. Monsieur Edouard de Pontagnac (Guillaume Gallienne) tombe sous le charme d’une belle jeune femme. La belle est insensible au charme du dragueur. Elle s’appelle Victoire (Alice Pol) et elle n’est autre que la femme de René Vatelin (Dany Boon), un ami de Pontagnac. S’ensuit une situation délicate que Vatelin prendra avec légèreté, où différents personnages prendront part à la petite sauterie où l’infidélité rigole à gorge déployée.

Edouard, ce tombeur. Mais quel goujat celui-là! Détonateur d’un jeu d’infidélité où la manipulation aura son mot à dire, et pas qu’un peu. Tout est question de ruse, de faux-semblants au milieu de 3 décors distincts. Un premier temps, c’est l’appartement de Vatelin; un second temps, l’hôtel Ultimus; un troisième temps, l’appartement d’Ernest Rediop (Ahmed Sylla). Structuré en saynètes, Le dindon se veut sautillant et bavard. Un enchevêtrement de ruses et blagues. Rapidement la petite manigance nous laisse sur le bas-côté, vaste pièce de théâtre adapté mollement pour le grand écran.

Le cinéma et le théâtre de boulevard ne font pas bon ménage dans ce cas-là. Le casting fait pâle figure dans les charmants décors sixties. Côté distribution, Dany Boon, en mari cocu, emprunté, lui-même trompeur et dans de sales draps après son aventure avec Suzy (Jessica Sherman), la femme de son ami new-yorkais interprété par Holt McCallany (Mindhunter), donne la réplique à un Guillaume Gallienne dans un registre qui lui sied. Jalil Lespert offre des rôles à une bande d’acteurs et d’actrices décomplexés. Outre la bonne ambiance, Le dindon vulgarise l’adultère, chacun souhaite se venger de l’autre. L’infidélité comme ce bon vieux plat qui se mange froid, pour un film qui tire la patte plus les frasques s’empilent.

En bref!

On est tous le con d’un autre. Cette fois-ci, nous sommes tous «le dindon» d’un autre. Homme et femme mélangés, la manipulation des sentiments, sur un ton léger, comique, mais s’effritant à la longue. Courant après une dynamique et une vitalité, Jalil Lespert se repose sur une troupe de comédiens pour solidifier les bases d’un film pauvre en matière de pur cinéma. Le théâtre ne fait pas toujours bon ménage avec la grande toile.

23.09.2019

2

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

dimey

il y a 4 ans

je n’ai pas aimé cette adaptation le théâtre de Feydeau c’est une mécanique d’horlogerie et là malgré le talent indiscutable des comédiens la crème ne prend pas dommage


Eric2017

il y a 4 ans

Une comédie très bien adaptée du théâtre de Feydeau. Les dialogues sont succulents et c'est super bien interprété par Guillaume Galliene et Dany Boon et bien sûr Alice Pol. La scène de danse Galliene & Sylla est parfaite. Bravo à cette adaptation qui je le souhaite vraiment fera peut-être découvrir au grand et jeune public le théâtre de boulevard. (F-29.09.19)Voir plus


Autres critiques de films

Kung Fu Panda 4

Dune : Deuxième Partie

Une Vie

Arthur the King