Echo Islande 2019 – 79min.

Critique du film

Les échos de Noël

Sven Papaux
Critique du film: Sven Papaux

Runar Runarsson est un adepte de l’hyperréalisme. Présenté au dernier festival de Locarno, Echo est constitué de petites saynètes révélant de manière holistique l’approche de Noël en Islande.

Echo trace un chemin joyeux et illuminé, rythmé par la folie ambrosiaque de Noël. En Islande, à travers une multitude de petites situations, des personnages aux différents dilemmes, vies, Runar Runarsson traverse une société islandaise sous forme de portrait moderne et social.

Des plans fixe, des scènes orchestrées à la Roy Andersson, de vrais tableaux animés. Runarsson est semblable au film à sketches, suivant une ligne directrice bien définie pour dessiner les contours d’un peuple approchant de l’effervescence des fêtes de fin d’année, avec pour bouquet final le passage de la nouvelle année et ses feux d’artifice. Un puzzle social. D’un footballeur anglophone loin de sa famille et victime du mal du pays, à un vieillard prostré dans un coin d’un EMS, délaissé des siens, Echo porte bien son nom: l’écho de dizaine de gens vivant l’approche des fêtes. Peut-être la plus belle chose qui en ressort: la période de Noël peut-être sublime, et pourtant cauchemardesque pour d’autres. D’un métier à un autre, d’une famille à une autre, le script balaie tout ça.

Autre point intéressant à relever, l’histoire traite de Noël sans pour autant axer sur les fêtes. Runarsson parles des à-côtés. La structure choisie, usant de différentes saynètes, appuie sur les cordes sensibles, articulant une histoire en mosaïque dans une rythmique lente et posée, pour accentuer la réalité du quotidien, l’isolement que peut provoquer un événement tel que Noël. « Echo », c’est une oeuvre tentaculaire, malgré ses 79 minutes, mais regroupant tellement de situations que l’Islande est regroupée en un seul film, incarnée par des acteurs non-professionnels. Un métrage qui tient surtout à son montage, signé Jacob Secher Schulsinger, monteur de Lars Von Trier ou encore Ruben Ostlund, procédant de manière chronologique. En équilibre entre le ton comique - un humour caractéristique du Nord - et un penchant dramatique, « Echo » peine, demeurant inégal à travers la cinquantaine de situations. Péché mignon des films construits en saynètes, mais étonnant dans le portrait qu’il dresse d’un pays fragmenté à l’approche des fêtes.

En bref!

Hyperréalisme et portrait sociétal. Runar Runarsson s’empare de la folie de Noël pour constituer un portrait de son pays. La vie et la mort sont bien présentes et flottent sur un moment de joie, mais également de peine. Une oeuvre incomplète, mais assez humaine pour ancrer son sujet assez solidement.

23.12.2019

2.5

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