Avec Bang!, Richard Szotyori fait le pari de réaliser un long-métrage avec 20'000 CHF de budget. Tourné entre Lausanne, Morges et Zermatt – qui plus est en noir et blanc – le film réjouit d’abord par sa créativité et sa drôlerie, mais ne parvient malheureusement pas à les faire durer pendant ses 74 minutes.

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Postier féru de cinéma soviétique des années 20, Markus (Richard Szotyori) vit une existence simple et tranquille aux côtés de sa compagne, Marge (Laurence Schaurer). Sa passion débordante pour le 7e art le poussera à vouloir « vivre comme dans un film », mais bien sûr, pas comme dans un film suisse. Cependant, vivre ainsi signifie également avoir de bons moyens financiers. Alors Markus, qui ne touche que le maigre salaire d’un postier, s’essaye au deal, une activité qui lui permettra tout d’abord d’accéder au bonheur de l’argent facile, puis, logiquement, à ses multiples malheurs et déconvenues. Le film soviétique auquel il promettait son existence tourne alors au film noir américain.

Du jeu avec les «tropes» du cinéma burlesque et grand public aux dialogues drolatiques, en passant par le montage d’une créativité frénétique et autres jeux sur le son : regarder Bang!, c’est visionner un film qui transpire la passion du cinéma par tous ses pores. Dans sa première partie, caractérisée par des scènes courtes et efficaces, le film sera même lieu de quelques instants de grâce – tant drôles que poétiques. Malheureusement, dans sa seconde, lorsqu’un nécessaire changement de rythme s’impose, le métrage peinera à se renouveler et à nous dire quelque chose de plus que la passion pour le cinéma de son réalisateur. Alors peut-être que le film s’appelle ainsi car, à la manière d’un coup de feu, il étonne et détonne, mais uniquement l’espace d’un bref instant.