Godzilla II: Roi des Monstres Etats-Unis 2018 – 132min.

Critique du film

Quand Godzilla croise le fer avec Ghidorah

Sven Papaux
Critique du film: Sven Papaux

5 ans après l’apocalypse, les monstres sont bel et bien de retour. Godzilla (ou Gojira) se cache dans les entrailles sous-marines pour mieux rebondir. Le monstre imposant, imaginé par le studio Toho, s’échauffe avant son affrontement avec Kong prévu pour 2020. Film de transition pour un amuse-bouche empoisonné.

En 2014, on se souvient que Godzilla piquait une tête à travers les eaux au milieu d’un plan majestueux. En 2019, la bestiole est restée dans les tréfonds marins et s’apprête à enfin montrer le bout de sa queue. Pas contente d’apprendre que Ghidorah, un monstrueux dragon à trois têtes et prisonnier des glaces de l’Antarctique, se fait chatouiller par une agence nommée Monarch, Godzilla joue les gros bras pour enrayer l’hémorragie. Mais les monstres, les Titans comme les appellent les scientifiques, ne sont pas deux mais bien plus, dispersés un peu partout sur la surface du globe. Mothra, Rodan et bien d’autres viennent s’inviter à la fête. Mauvaise nouvelle pour l’avenir de l’humanité.

Des cris de monstres et d’humains, des dialogues à la pelle, des combats de monstres et des mouvements de caméra capables de vous filer la nausée. Godzilla II: Roi des Monstres est ce film à l’action généreuse mais au scénario inexistant et aux effets spéciaux dégoulinants. Les eaux et les cieux, en passant par les entrailles volcaniques, le réalisateur Michael Dougherty s’en donne à cœur joie. Lui qui reprend le flambeau de Gareth Edwards, se plaît à tout remanier, à amorcer la fusion attendue pour créer un univers étendu. Comme vous le savez peut-être, Godzilla vs Kong est paré au décollage en 2020. Et c’est précisément le souci : Godzilla II: Roi des Monstres se révèle être un film de transition, ni plus ni moins, calqué pour une présentation des bestiaux. Tout réside dans la mise en place, un concentré d’action où Vera Farmiga, Kyle Chandler, Millie Bobby Brown, Ken Watanabe ou encore Charles Dance, restent figés quand les grosses bêtes sortent les crocs. Et oui, les êtres humains sont dans de sales draps.

Œuvre explosive en intermittence, mais surtout profondément catastrophique dans sa narration et son scénario. L’écriture frise le néant, si maigre, si frustrante. Dans ce monde apocalyptique, des clans se forment, avec une petite surprise à la clef. Mais tout cela reste bien maigre. Dougherty joue à fond la carte du spectaculaire au détriment d’une intrigue qui tient la route et mise sur le show. Les plus avertis apprécieront le déploiement d’effets spéciaux. Seulement, quand la seule intrigue se résume autour de cette machine nommée ORCA, qui permet de calmer les ardeurs des Titans en usant de l’écholocalisation, il y a de quoi s’interroger. Logique inexistante, une direction d’acteurs aux oubliettes, Michael Dougherty fonce tête baissée et mélange de l’héroïsme de bas-étage à des clichés hollywoodiens comme rarement vus ces derniers temps. Sauvons quelques séquences bien senties, comme le réveil de Godzilla dans les bas-fonds marins. Un peu court pour un budget estimé à 200 millions.

En bref !

Une critique lourdingue sur notre société déviante, au bord du précipice. Le déclin de l’humanité se juxtapose sur un blockbuster qui conjugue le vide. Un brassage d’air, permettant à Michael Dougherty de dépenser son budget dans une multitude de combats et d’explosions. La Terre se retrouve anéantie, carbonisée sous les coups - comme notre cerveau. Les monstres ont pris le dessus.

19.02.2024

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