Capharnaüm France, Liban, Etats-Unis 2018 – 123min.

Communiqué de presse

Capharnaüm

Les parents de Zain étaient trop pauvres pour enregistrer sa naissance. Ne possédant pas de papiers, il est privé de tous les droits. Mais c'est un battant. Adroitement, il se faufile à travers les rues de Beyrouth. Pour nourrir ses nombreux frères et sœurs, il porte de lourdes livraisons pour l'épicerie d'Assadd, l'impitoyable propriétaire de la chambre qu'ils louent. Et c'est avec ce type que doit se marier sa sœur Sahar âgée de onze ans. Zain fait tout pour empêcher ce mariage, en vain. Pour finir, il s'enfuit. Dans un parc d'attractions, il rencontre Rahil. Elle propose de lui offrir le gîte, si en échange, il garde son fils d'un an. Quand un soir, Rahil ne rentre plus, Zain prend soin du bébé avec beaucoup d'amour.

Avec un regard empathique, la réalisatrice Nadine Labaki montre le monde caché des enfants de la rue, les personnages principaux de son film. Ce sont notamment les extraordinaires performances des acteurs non-professionnels qui font la qualité de ce film profondément humain. Au Festival de Cannes, «Capharnaüm» a remporté le prestigieux Prix du jury.

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 4 ans

“Les Miséreux”

Au Liban, Zain, 12 ans, est amené menotté devant le juge. Il est pourtant le plaignant. Le petit homme veut attaquer ses parents en justice pour l’avoir mis au monde.

Nadine Labaki dénonce la misère dans les rues de Beyrouth et la survie de ceux qui n’ont rien, qu’ils soient locaux, exilés ou réfugiés. Elle place sa caméra à hauteur d’enfants, contraints de prendre la relève d’adultes irresponsables ou absents. Malgré les visages si touchants de ses tout jeunes comédiens non professionnels, rien ne nous est épargné. Lorsque le fond est touché, on creuse encore plus bas, pour bien nous faire comprendre que la réalité est pire. C’est douloureux, insupportable parfois.

(6.5/10)Voir plus

Dernière modification il y a 4 ans


Casper73

il y a 5 ans

Tracer une vie

« Je vous accuse de m’avoir donné la vie » profère Zain, 12 ans devant un tribunal de Beyrouth.
Le film de Nadia Labaki s’ouvre sur une poursuite dans un bidonville. Des bandes d’enfants imitent la guerre au moyen d’armes factices déroutantes de réalisme. Germes mortifères. C’est toutefois un combat pour la survie qui scelle le quotidien de Zain. Côtoyant une cellule familiale, il prend soin de lui et des plus petits avec la maturité d’un parent. Le bus décoré de sacs d’école multicolores, Zain le voit passer devant lui alors qu’il transporte des bonbonnes de gaz pour Assad l’épicier aussi propriétaire du gourbi familial.
Ce film dénonce avec respect et pudeur le mariage des fillettes, le sort des sans-papiers, la condition des enfants réfugiés et ce que sous-tend d’offrir la vie. Là, où les mots se délitent, la musique créée par Khaled Mouzanar donne naissance. A un cheveu du misérabilisme, Nadine Labaki se met en scène interprétant une jeune avocate qui se voit asséner « ... vous n’aurez jamais à vivre ce que j’ai vécu sinon vous vous seriez pendue ».

Selon toute probabilité, ce procès est celui des témoins.Voir plus

Dernière modification il y a 5 ans


vincenzobino

il y a 5 ans

L'enfance volée
Beyrouth: Zain, 12 ans, originaire de Alep en Syrie, est en prison pour avoir poignardé un homme. Mais il porte plainte contre ses parents pour l'avoir mis au monde. Pourquoi en est-il arrivé la? Qui est Rahid, cette émigrée éthiopienne ayant croisé sa route?
Le voici donc ce prix du jury cannois qui, pour beaucoup, aurait du recevoir la palme d'Or. Et perso j'en suis: nous avons la Palme d'Or du cœur.
La première séquence, l'ouverture du procès et cette question posée à Zain: pourquoi êtes-vous ici à la barre alors que vous étiez accusé et qu'avez-vous à déclarer, donne le ton. Nous allons en effet découvrir par un flashback l'enfer vécu par ce gosse de 12 ans qui au lieu de pouvoir jouer et aller à l'école, est contraint de vivre en adulte.
Nadine Labaki frappe là où ça fait mal: elle égratigne une gente masculine qui, excepté Zain et un bienveilleur, en prend pour son grade. Elle dénonce également deux cas sociaux: l'esclavage des mineurs et le traitement des migrants au Proche-Orient.
Le résultat proposé est bouleversant: comment ce gamin, apparemment gonflé peut-il prétendre reprocher à ses parents de l'avoir mis au monde? La réponse apportée est effrayante et secoue de longues minutes après la sortie. Mais c'est bien le dernier plan sur Zain qui s'avère contagieux, tellement l'on ressent ce qu'il a enduré et son issue.
Une musique de toute beauté et pour moi, LA performance masculine en tout cas de l'année, voire plus.
A recommander vivement...Voir plus


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