The Florida Project Etats-Unis 2017 – 115min.

Critique du film

The Florida Project

Alexandre Janowiak
Critique du film: Alexandre Janowiak

Moonee a 6 ans et un sacré caractère. Lâchée en toute liberté dans un motel de la banlieue de Disney World, elle y fait les 400 coups avec sa petite bande de gamins insolents.

Avec son excellent Tangerine au style quasi documentaire, Sean Baker peignait le quotidien de deux prostituées afro-américaines transgenres dans le Los Angeles californien. Avec son nouveau film, le réalisateur américain continue son analyse sociale des Etats-Unis en observant la population démunie des banlieues de Disney World en Floride.

Remarqué au dernier festival de Sundance puis la Quinzaine des réalisateurs, The Florida Project est un nouveau tour de force survitaminé. En posant sa caméra dans un motel d’Orlando, Sean Baker joue des contrastes en confrontant la pauvreté de cette Amérique des laissés pour compte et le lieu de la surconsommation et du divertissement que sont les parcs d’attractions. Le cinéaste n’a pas le temps de niaiser et ne fait aucun cadeau à ses personnages magnifiquement interprétés par la toute jeune Brooklynn Prince, l’émouvante Bria Vinaite et le débordé Willem Dafoe. En excusant le moins possible le comportement de sa jeune héroïne et de sa mère, le cinéaste réussit à ne jamais tomber dans le pathos. Bien au contraire, il parvient à livrer un film authentique d’une puissance émotionnelle rare et au regard averti sur la société actuelle. Après de superbes scènes du quotidien détraqué de cette famille perdue et un climax déchirant, The Florida Project se termine en apothéose. Les dernières minutes du long-métrage viennent ainsi nous emporter dans une ultime séquence au souffle épique d’une force dévastatrice.

18.10.2022

4

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 6 ans

“L’inaccessible rêve”

Vacances d’été obligent, la virulente Moonee et ses amis de passage tuent le temps comme ils le peuvent, coincés dans un motel modeste qui leur sert de domicile, à quelques encablures de Disney World.

Il aurait presque fière allure ce « Château magique », tout de mauve vêtu. Mais ses couleurs saturées cachent mal les fêlures des cabossés qui l’animent pour 38 dollars, la nuit. Des familles décomposées par la vie et oubliées des bonnes fées, qui côtoient le royaume du rêve américain, sans jamais pouvoir y pénétrer. Un monde précaire qui se transforme en terrain de jeux sous le regard des enfants. Cracher sur les voitures des nouveaux arrivants devient un événement. Tout comme le nettoyage du pare-brise qui s’ensuit. On mendie des piécettes pour une glace à partager, avant d’explorer les villas hantées par la crise financière.

Une réalité insoupçonnée que le film met en lumière en évitant d’être trop misérabiliste. Néanmoins, même enrobés d’innocence puérile, les cris incessants, la grossièreté ambiante et l’irresponsabilité adulte demeurent pénibles et irritants. Seule la modestie généreuse du gardien des lieux, Willem Dafoe en chevalier servant, enchante.

5/10Voir plus

Dernière modification il y a 6 ans


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