L'atelier France 2017 – 113min.

Critique du film

L'atelier

Adrien Kuenzy
Critique du film: Adrien Kuenzy

La Ciotat, été 2016. Antoine a accepté de suivre un atelier d’écriture où quelques jeunes en insertion doivent écrire un roman noir avec l’aide d’Olivia, une romancière connue. Le travail d’écriture va faire resurgir le passé ouvrier de la ville, son chantier naval fermé depuis 25 ans, toute une nostalgie qui n'intéresse pas Antoine. Davantage connecté à l'anxiété du monde actuel, il va s’opposer rapidement au groupe et à Olivia, que la violence du jeune homme va alarmer autant que séduire.

Depuis ses premiers films, Laurent Cantet s’intéresse aux systèmes d’engrenage qui retiennent l’individu dans un environnement social défavorisé et aux efforts qu’il déploie pour s’en libérer. Alors qu’Entre les murs (2008) mettait en lumière les traces laissées par un enseignant sur ses élèves dans un lycée aux tensions multiples, L’atelier se concentre plus particulièrement sur la relation entre deux caractères : la romancière Olivia tente de comprendre Antoine qui ne laisse transparaître aucun indice sur les mouvements intérieurs qui le déchirent, son impassibilité révélant subtilement un profond mystère que lui seul peut résoudre. En ce sens, la pudeur du personnage s’allie à merveille avec l’ambivalence de sa personnalité. Mathieu Lucci est un acteur débutant, fulgurant et attachant qui incarne majestueusement la fragilité de l’adolescence, souvent confrontée à diverses formes de radicalité.

24.10.2017

4

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CineFiliK

il y a 6 ans

“Plein soleil”

Olivia, romancière parisienne renommée, anime à La Ciotat un atelier d’écriture pour des jeunes en difficulté. Parmi eux, il y a Antoine, un élève doué, solitaire et inquiétant.

Laurent Cantet retourne à l’école. Cassant les murs de la classe parisienne qui lui permit de remporter la Palme en 2008, il laisse éclater la beauté estivale du sud. Malgré le bleu de la mer, le blanc des calanques et un accent chantant, la jeunesse qu’il décrit n’en est pas plus dorée. Entre la déscolarisation, les perspectives de chômage, les attentats et les thèses extrémistes, elle aussi erre en quête de sens. Les yachts qui ont remplacé les tankers dans les chantiers portuaires de la ville demeurent des rêves inaccessibles. L’approche du réalisateur évolue cependant et gagne une dimension inattendue en s’orientant vers le film noir. Négligeant les autres protagonistes que l’on aurait aimé mieux connaître, l’intrigue se concentre sur Olivia et Antoine – talentueusement incarnés – et les confronte. Méfiance, attirance, séduction, interrogation, tous deux ont à apprendre l’un de l’autre. Le duel au soleil prend forme et se tend. Qui dégainera le premier ? Et pour quel mobile ? Sur le pays de lumière plane l’ombre.

7.5/10
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