L'amant double France 2017 – 107min.

Critique du film

L'amant double

Critique du film: Geoffrey Crété

Fragile, malheureuse, paralysée par d’étranges douleurs au ventre, Chloé décide de voir un psychothérapeute. Elle rencontre ainsi Paul, qui lui permet de trouver un certain équilibre. Quelques mois plus tard, il a mis un terme à la thérapie et ils sont en couple. Alors qu’ils s’installent dans un nouvel appartement et une nouvelle vie, Chloé croise dans la rue un homme qui ressemble parfaitement à Paul. Troublée, inquiète, elle découvre qu’il s’agit de son frère jumeau, lui aussi psychothérapeute. Sans le dire à Paul, elle décide de se faire passer pour une autre et suivre des séances avec ce double…

Le premier plan post-générique annonce la couleur : avec L’Amant double, François Ozon veut étonner et repousser les limites de son cinéma devenu au fil des années plus terne et consensuel que ses débuts avec la comédie décalée Sitcom, en 1998. Dans le sillage de Swimming Pool, Jeune et jolie et Une nouvelle amie, le réalisateur continue à interroger la sexualité et s’amuser avec, préférant cette fois-ci le terrain du pur thriller un peu kitsch. Mais Ozon n’est pas Brian de Palma. Effets de style tape-à-l’œil, profusion de miroirs, nudité à répétition, coups de théâtres grotesques et poignée de scènes conçues pour choquer : L’Amant double redouble d’efforts pour créer le malaise, le trouble, l’excitation, mais se révèle surtout bien curieux et préfabriqué. Probablement trop sérieux pour se tenir avec des ficelles si poussives, le film aurait gagné à embrasser sa dimension grotesque, pour offrir un thriller digne de son intrigue à la fois drôle et ridicule.

30.05.2017

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 6 ans

“Faux-semblants”

Chloé souffre de douleurs ventrales depuis toujours. A 25 ans, elle se dit prête à entamer une thérapie afin de découvrir la source de son mal. Paul est le psychiatre qu’on lui conseille et qu’elle se choisit. Son charme ne tarde pas à faire effet. L’attirance est réciproque.

François, le touche-à-tout, ose s’attaquer au fantasme féminin par le truchement du thriller érotique. Ses références, nombreuses, mélangent Hitchcock et Polanski avec une allusion quelque peu scabreuse à l’Alien de Ridley Scott. Son approche volontairement provocante est plus clinique qu’émotionnelle, multipliant les clichés attendus sur l’hystérie et la gémellité, quitte à frôler parfois le grotesque. Reste toute l’élégance de sa caméra et le visage iconique de sa muse aux lèvres desquelles on se raccroche. D’une beauté androgyne, la garçonne joue à la fois son double et son contraire. Dans son premier film avec Ozon, la jeune et jolie Marine Vacth vendait ses charmes à des amants plus âgés. Clin d’œil ironique, c’est elle ici qui paie des hommes pour entrer en elle.

6.5/10
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