Marvin ou la belle éducation France 2017 – 115min.

Critique du film

Marvin

Adrien Kuenzy
Critique du film: Adrien Kuenzy

Martin Clément, né Marvin Bijou, s’est enfui… Pour quitter son village des Vosges, pour s’éloigner de sa famille, de son père qui le méprise et de son frère qui n’accepte pas sa différence. Lorsqu’il découvre le théâtre, un monde nouveau s’ouvre à lui : celui de l’apprentissage assidu avec la principale de son collège Madeleine Clément, celui d’Abel Pinto qui l’encourage à créer son premier spectacle à Paris.

On aurait préféré ne pas savoir que « Marvin ou la belle éducation » devait être à la base une adaptation du très réussi « En finir avec Eddy Bellegueule », roman écrit par Edouard Louis. Finalement le nom de l’auteur n’est pas crédité au générique, car « 70% des scènes, au bas mot, ne figurent pas dans le livre », révèle Anne Fontaine sous la plume de Pascal Gavillet dans la Tribune de Genève. Pourtant même si plusieurs protagonistes du film n’apparaissent pas dans l’œuvre du jeune écrivain français, on sent bien que la réalisatrice tente de reprendre ses fondamentaux : le conflit familial, le choc des milieux culturels et des différents langages et l’émancipation salvatrice du héros. La comparaison reste donc inévitable. Pourtant là où la transition entre les deux mondes fonctionnait bien dans « En finir avec Eddy Bellegueule », grâce à une utilisation subtile de la parole en fonction des différents milieux sociaux, ce passage est amené de façon bien banale dans le film. Bien que l’enfance du héros soit joliment construite à travers le regard de Marvin, l’envolée vers l’âge adulte et ses scènes parisiennes restent très caricaturales et trop peu développées…

11.03.2024

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 6 ans

“L’envol”

A Paris, Martin, né Marvin, s’apprête à monter sur scène. Dans la loge, devant le miroir, il se remémore les douleurs de son passé qui ont fait ce qu’il est aujourd’hui.

« Mes chers parents, je pars… Vous n’aurez plus d’enfant, ce soir… » aurait pu fredonner le jeune Marvin Bijou. Souffre-douleur à l’école, malaimé au sein de sa famille, il ne rêve que d’un ailleurs. Marvin est homosexuel. Une maladie propre aux dégénérés dans son milieu. Une différence qui suscite le mépris, la haine et la violence autour de lui. Le théâtre et une principale attentive vont le sauver. Toute l’importance de l’art ici signifiée. Dans la capitale, d’autres bonnes fées se penchent sur son berceau. Vincent Macaigne, Charles Berling et Isabelle Huppert, dans son propre rôle, prennent l’oisillon sous leur aile. Marvin s’envole alors et renaît en tant que Martin. Le bijou apprend enfin la clémence envers lui-même. Le paradoxe de devenir un autre pour pouvoir juste être soi. Dans le rôle, Jules Porier, puis Finnegan Oldfield, offre leur figure lisse ou cernée. Deux beaux visages pour un seul homme sur lesquels glissent nos émotions. Même si le contraste entre mondes prolétaire et bourgeois bohème paraît parfois surligné, la réalisatrice ne condamne pas ses personnages et parvient à les sauver de la caricature au moyen de scènes plus tendres et réussies. « Mes chers parents, je pars… Je vous aime, mais je pars ».

7.5/10Voir plus

Dernière modification il y a 6 ans


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