A Cure for Wellness Allemagne, Etats-Unis 2016 – 147min.

Critique du film

A Cure for Wellness

Critique du film: Geoffrey Crété

Cadre ambitieux d’une multinationale new-yorkaise, Lockhart est envoyé par sa hiérarchie en Suisse, afin de ramener de gré ou de force leur PDG qui s’est isolé dans une mystérieuse station thermale. Suite à un accident de voiture, il se réveille dans cette institution dirigée par le docteur Heinreich Volmer et comprend vite qu’il aura bien du mal à s’en échapper. Alors qu’il tombe sous le charme de l’étrange Hannah, une patiente solitaire pas comme les autres, il découvre peu à peu les méthodes obscures du centre pour soigner les résidents…

Il n’y a pas que Pirates des Caraïbes, Rango et Lone Ranger dans la filmographie du réalisateur Gore Verbinski : il y a aussi le remake du film d’horreur japonais Ring avec Naomi Watts, belle surprise qui était loin de se résumer à un produit impersonnel. Le retour du cinéaste sur le territoire du film de genre était donc attendu ; et la déception est à la hauteur des espoirs. A Cure for Life souffle ainsi le chaud et le froid : entre une ambiance fascinante et une intrigue faiblarde, un décor génial et des personnages simplets, des scènes fabuleuses et une durée excessive (près de 2h30). L’amateur sera certainement comblé par le beau livre d’images parfois terrifiantes qu’est A Cure for Life, mais il ressortira à peine satisfait par cette odyssée trop longue et trop peu satisfaisante.

19.02.2024

3

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Commentaires

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vincenzobino

il y a 7 ans

La condition humaine
Lockart est promis à un bel avenir professionnel dans le milieu de la finance. Et ce, alors que son patron, Pembroke, est parti en cure en Suisse sans avoir donné signe de vie et que son prédécesseur est victime d'une crise cardiaque alors qu'il préparait un projet de fusion pour lequel la signature de Pembroke est impérative. Lockart est donc envoyé en Suisse avec un seul mot d'ordre: ramener son supérieur.
Le retour de Verbinski après le flop injustifié de the Lone Ranger était extrêmement attendu. De prime abord, la trame semble prendre une direction similaire au Shutter Island de Scorsese. Mais c'est bien un autre classique de la littérature qui est revisité: le Dracula de Bram Stocker. Non pas pour l'aspect amour éternel porté par le Comte a sa Mina, mais bien pour son troisième personnage principal, Jonathan Harper, dont Lockart semble être la copie conforme: ambitieux et jeune avec l'inexpérience et l'insouciance de la vie, il va voir tous ses fondements remis en question.
Verbinski se sert de ce destin parallèle et nous invite dans sa boutique des horreurs avec une tension omniprésente, des interrogations incessantes et une intrigue sur le côté Dracula-Nina que je tiendrai secrète.
Dan de Haan est parfait, dégageant avec justesse le ressenti de cette transformation: un drame personnel a marqué le jeune Lockart et l'on a l'impression, une fois ce mal connu, que l'acteur l'a également ressenti pour de vrai. Jason Isaacs est également remarquable dans un rôle dont il a l'habitude, même si ici, une certaine humanité se détache par rapport à des rôles précédents tel Lucius Malfoy ou le colonel Tavington. Mention spéciale également à Mia Goth, dont le rôle se doit d'être tenu secret.
Bien que tourné en Bavière, l'on pourrait aisément situer l'intrigue sur territoire grison et les décors naturels sont magnifiquement intégrés à l'intrigue. Un mot également de l'excellente BO signée Benjamin Wallfish, avec des emprunts certains à Danny Elfman (l'univers de Tim Burton est du reste fortement présent).
Le film a réalisé un flop lors de sa sortie US: totalement incompréhensible car l'expérience alors vécue vaut mille fois certains blockbusters cherchant à nous faire devenir comme Lockart au final.
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CineFiliK

il y a 7 ans

“Purification”

Lockhart est un affairiste très au clair sur ses ambitions. Vite remarqué, il est dépêché en Suisse afin de ramener aux États-Unis le directeur de l’entreprise pour laquelle il travaille en vue de la fusion à venir. Celui-ci, en cure dans les Alpes, a envoyé au conseil d’administration une lettre des plus étranges marquée par le sceau de la folie. Le séjour du jeune homme sera plus long et plus douloureux qu’attendu.

La complainte grinçante qui écorche le générique initial et final cite sans complexe les pleurs du bébé de Rosemary. L’ombre du mal pèse sur les gratte-ciel de New York plus sinistres que jamais. De même que les montagnes de la blanche « Hellvétie » qui, très éloignées des clichés tenaces, abritent une faune inamicale. Le pirate Verbinski filme avec un sens aigu de l’esthétisme un sanatorium d’un autre âge dont les murs et les sols font suinter l’angoisse. Y aurait-il anguille sous roche ? Car au lieu de jouer la carte efficace de l’horreur pure, il préfère le conte fantastique peuplé d’un chevalier sauveur et de son Alice égarés dans un château hanté par un Barbe Bleu incestueux. Le grotesque est parfois frôlé. Reste le message anticapitaliste sous-jacent plutôt amusant considérant le manque de scrupules des entrepreneurs comme une maladie à traiter. Un remède purificateur pour l’éradiquer ?

6.5/10Voir plus


Membre supprimé.

il y a 7 ans

La condition humaine
Lockart est promis à un bel avenir professionnel dans le milieu de la finance. Et ce, alors que son patron, Pembroke, est parti en cure en Suisse sans avoir donné signe de vie et que son prédécesseur est victime d'une crise cardiaque alors qu'il préparait un projet de fusion pour lequel la signature de Pembroke est impérative. Lockart est donc envoyé en Suisse avec un seul mot d'ordre: ramener son supérieur.
Le retour de Verbinski après le flop injustifié de the Lone Ranger était extrêmement attendu. De prime abord, la trame semble prendre une direction similaire au Shutter Island de Scorsese. Mais c'est bien un autre classique de la littérature qui est revisité: le Dracula de Bram Stocker. Non pas pour l'aspect amour éternel porté par le Comte a sa Mina, mais bien pour son troisième personnage principal, Jonathan Harper, dont Lockart semble être la copie conforme: ambitieux et jeune avec l'inexpérience et l'insouciance de la vie, il va voir tous ses fondements remis en question.
Verbinski se sert de ce destin parallèle et nous invite dans sa boutique des horreurs avec une tension omniprésente, des interrogations incessantes et une intrigue sur le côté Dracula-Nina que je tiendrai secrète.
Dan de Haan est parfait, dégageant avec justesse le ressenti de cette transformation: un drame personnel a marqué le jeune Lockart et l'on a l'impression, une fois ce mal connu, que l'acteur l'a également ressenti pour de vrai. Jason Isaacs est également remarquable dans un rôle dont il a l'habitude, même si ici, une certaine humanité se détache par rapport à des rôles précédents tel Lucius Malfoy ou le colonel Tavington. Mention spéciale également à Mia Goth, dont le rôle se doit d'être tenu secret.
Bien que tourné en Bavière, l'on pourrait aisément situer l'intrigue sur territoire grison et les décors naturels sont magnifiquement intégrés à l'intrigue. Un mot également de l'excellente BO signée Benjamin Wallfish, avec des emprunts certains à Danny Elfman (l'univers de Tim Burton est du reste fortement présent).
Le film a réalisé un flop lors de sa sortie US: totalement incompréhensible car l'expérience alors vécue vaut mille fois certains blockbusters cherchant à nous faire devenir comme Lockart au final.
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