Suburra France, Italie 2015 – 130min.

Critique du film

Suburra

Critique du film: Geoffrey Crété

Novembre 2011, Rome. Le quartier malfamé de Suburra est le théâtre d’un ambitieux projet immobilier intitulé Waterfront, conçu comme un nouveau Las Vegas, qui implique l’Etat, le Vatican et la Mafia. En sept jours, la mécanique va s’enrayer et bouleverser la vie d’une poignée d’hommes : Magradi, un parlementaire, un truandé appelé Numéro 8 et sa petite amie toxicomane, une escort girl du nom de Sabrina, et le mystérieux Samouraï, représentant de la faction la plus crainte du crime organisé de la capitale.

Suburra, ou l’impression de voir un film trop chiadé pour être pris au sérieux, qui ressemble au final à une grotesque écoute d’un best of du groupe de musique électro M83, baignée dans les lumières d’un interminable clip nocturne et pluvieux. Remarqué avec les séries télévisées Romanzo Criminale et Gomorra, le réalisateur italien Stefano Sollima prend un malin plaisir à dresser un portrait peu reluisant des mécanismes qui animent Rome, rongé par les egos et la folie humaine, qu’elle soit conjuguée à la politique, à la religion, au crime ou à la luxure. Sauf que le refrain, aussi soigné puisse t-il être à l’écran, est trop connu et donc trop banal pour provoquer de vraies émotions, en grande partie à cause d’une mise en scène artificielle, qui use et abuse des phases atmosphériques et des plans léchés. Loin d’être la grande tragédie annoncée par le compte à rebours artificiel (des cartons annoncent le nombre de jours avant l’Apocalypse), Suburra n’est qu’un énième film de mafieux, de gangsters et de pourriture humaine ; ni palpitant, ni médiocre, simplement oubliable.

14.04.2024

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Commentaires

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bastre

il y a 8 ans

Film intéressant et bien tourné, bons acteurs, scénario très dur.
Bravo Sollima pour ce portrait non-conventionnel des intrigues romaines entre politique, mafia et Vatican.


seemleo1

il y a 8 ans

Malgré quelques scènes racoleuses et une certaine nonchalance toute transalpine dans le découpage des plans, Suburra est plutôt une bonne surprise. Peinture de la pègre romaine et de ses ramifications politiques, le réalisateur n'est pas vraiment intéressé par un portrait des affaires publiques avec dénonciation à la clé, mais s'amuse à décrire avec délectation et sans émotion particulière, des êtres pris dans la toile mafieuse. Le scénario, solide, la photographie et les plans inspirés et esthétisant ne gâchent pas le plaisir. On peut même parler d'une patte particulière pour Stefano Sollima l'auteur du film. Un artiste à suivre.Voir plus


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