Piro Piro Corée du Sud 2015 – 40min.

Critique du film

Souffle pastel d’une plume naturaliste

Critique du film: Laurine Chiarini

Réalisés entre 2009 et 2020 par les Sud-Coréennes Min Sung-ah et Baek Mi-young, les 6 courts métrages qui constituent Piro Piro font virevolter poétiquement des oiseaux et leurs congénères aux teintes pastel sur la trame du papier d’animation.

Série de 6 courts métrages d’animation destinés à un très jeune public, «Piro Piro» propose de brèves histoires d’amour et de collaboration entre nature et animaux dans un environnement souvent rigide, et parfois implacable, façonné de la main de l’homme.

A l’ère du numérique, la trame volontairement visible de la toile de fond sur lequel viennent se poser les dessins de Piro Piro aurait-elle remplacé le grain du celluloïd tant regretté par certains cinéphiles ? Sans arriver à la profondeur existentielle légère du trait d’un Jean-François Laguionie, les dessins de Piro Piro, «plume plume» en russe, font incursion au royaume des animaux, dans lequel les oiseaux mènent le bal. De deux à douze minutes, les histoires les plus réussies sont sans doute celles qui, déroulant le fil d’un véritable récit, permettront au jeune public un début de réflexion, alors que d’autres tendent vers une forme d’abstraction plus contemplative.

Accessible dès 4 ans, la série donnera peut-être envie aux adultes d’en voir d’autres. «The Newly Coming Seasons», dans lequel la nature reprend ses droits dans la zone démilitarisée de Corée, créée suite à l’armistice du 27 juillet 1953, fait échos aux chiens viverrins transformistes de Pompoko, fable écologique d'Isao Takahata dans lequel des animaux se liguent pour contrer les desseins jamais contentés de l’homme à l’appétit de bétonnage destructeur. Pour les plus petits, l’histoire d’amour entre Dale et Piro Piro, l’oiseau des villes et celui des champs, offre une jolie amorce vers la difficulté de retourner à la vie sauvage après avoir séjourné parmi les humains.

D’un tango entre lapins sans paroles à une baie rouge passant de pattes en pattes à la manière du gland de l’écureuil Scrat dans L’ ge de glace sans qu’aucun animal n’arrive jamais à se la mettre sous la dent, cette série de saynètes propose une galerie d’animaux colorés tour à tour avisés ou hédonistes. Mettant en avant entraide et respect, ce recueil remet la nature au cœur des interactions entre tous, qu’ils soient humains ou animaux.

13.12.2023

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