Eau argentée, Syrie autoportrait France, Liban, Syrie, Etats-Unis 2014 – 92min.

Critique du film

Eau argentée, Syrie autoportrait

Critique du film: Geoffrey Crété

Exilé à Paris depuis 2011 après avoir critique le régime de Bachar el-Assad, le cinéaste syrien Ossama Mohammed continue de suivre son pays derrière son ordinateur, grâce aux innombrables vidéos postées sur Youtube. Comme un remède aux maux de son peuple, il commence à assembler les images, assembler les sons, et composer la symphonie d’un pays en souffrance. Jusqu’à ce qu’une jeune femme Syrienne d’origine kurde, Simav, restée sur place, prenne contact avec lui. Elle lui enverra ses propres images pour entamer un dialogue.

« C’est un film de mille et une images prises par mille et un Syriens et Syriennes. Et moi » : mais aussi et surtout une pulsion de vie et de survie, miraculeusement épargnée dans la désintégration d’une ville et d’une nation. Ce qui a commencé comme une quête masochiste pour le réalisateur Ossama Mohammed, rongé par la culpabilité d’avoir quitté son pays et traumatisé par la vidéo d’un adolescent torturé, a pris une tournure qu’il qualifie de magique lorsqu’il a été contacté par une Syrienne restée à Homs, nommé Simav - « eau argentée » en kurde. Liés par le destin de leur pays mais séparés par des milliers de kilomètres, ils ont créé un portrait saisissant d’une nation déchirée dans ses entrailles. Brutal et poétique, le film se cherche dans les décombres de la ville, dans le chaos des explosions et l’absence des voix, dans l’individualité et l’universalité, avec ce magnifique désir de filmer et recréer sur les paysages réduits en poussière. Terrible, Eau argentée, Syrie autoportrait est aussi et surtout une œuvre importante.

16.03.2015

4

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