Get on Up Etats-Unis 2014 – 139min.

Critique du film

Get on Up

Critique du film: Geoffrey Crété

1988. Au terme d’une course poursuite spectaculaire, James Brown est arrêté dans un état second pour détention d’une arme et excès de vitesse. La fin d’une légende, née dans la grande pauvreté de la Caroline du Sud en 1933, et qui a tracé sa route jusqu’au sommet malgré un père violent et une mère qui l’a abandonné. Sans oublier un séjour en prison avec un climat racial tendu, une vie conjugale brutale et une solitude pesante. L’histoire de l’homme troublé et troublant derrière le parrain de la soul.

En ces temps de sombre inspiration, un film hollywoodien consacré à James Brown était inévitable. Redynamisé par les Oscars décernés à Jamie Foxx en Ray Charles, Reese Witherspoon en June Carter et Marion Cotillard en Edith Piaf, le genre du biopic trouve dans le roi de la soul et du funk un nouveau prétexte pour s’illustrer, au travers d’un homme rongé par la violence, le talent et l’ambition. Un argument bien connu que Tate Taylor, propulsé par le succès phénoménal de La Couleur des sentiments en 2011, tente de nourrir avec une narration éclatée, bourrée d’ellipses plus ou moins heureuses. Le film, très gras derrière ses 2h20, n’évite pourtant pas les écueils du genre, et se contente de suivre sans trop de vigueur l’inépuisable structure du biopic - l’ascension fulgurante, la chute inexorable, la rédemption finale, avec l’enfance malheureuse en option.Sans surprise, le film, produit par Mick Jagger, se repose en grande partie sur la performance de Chadwick Boseman, héros du film de baseball 42, énorme succès au box office américain l’année dernière. Métamorphosé, grimé, endiablé, le comédien obéit lui aussi aux règles du genre, tandis que l’œil du spectateur pourra s’amuser à compter les comédiennes revenues auprès de leur réalisateur de La Couleur des sentimentsViola Davis, Octavia Spencer, et même Allison Janney, le temps de deux minuscules scènes. Au final, Get on up se consomme donc sans grand déplaisir, distance largement le récent Jersey Boys sur le terrain de la médiocrité, mais demeure bien trop classique pour marquer les mémoires.

19.06.2021

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Commentaires

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baba_john

il y a 9 ans

Un grand bonheur d'entendre le vrai James Brown et d'admirer la remarquable performance de l’acteur Chadwick Boseman. Et de découvrir la biographie étonnante de cette grande star des années soixante et septante, l’interprète inoubliable de Get Up (I Feel Like Being a) Sex Machine et de la danse mashed potatoes.
Mais il faut se farcir aussi les poncifs visuels souvent grotesques du cinéma américain : une enfance caricaturalement misérable, un lien avec maman mélodramatique à souhait, les clichés sur l’accès à la gloire, la figure du manager.
Du story telling je n’ai été ému que par la longue amitié entre James et Bobby Byrd et j’ai aprécié le rythme que confère au film l’emploi de nombreux flash-back. Mais découvrir ou retrouver la figure mythique de parrain de la soul music nous fait oublier tout le reste.Voir plus


regis_m

il y a 9 ans

Je ne suis de loin pas un grand fan de James Brown, et il y avait le souhait, en allant voir ce film, d'en apprendre un peu plus sur ce personnage mythique. Comprendre qui il était, son époque, et comment il est devenu ce géant de la soul et du funk.
Non seulement, on est saisi par l'énergie incomparable qui habite Chadwick Boseman tout du long, mais il faut reconnaître que tous les acteurs sont extraordinaires. Les enchainements du film, la virtuosité de certaines scènes (celle avec le prédicateur que l'on croirait possédé tandis qu'une cacophonie envoûtante règne dans le lieu de culte, ou celle où il boxe, les yeux bandés avec le band qui dérape), la dimension sensible dans son rapport avec sa mère, son meilleur ami, et les scènes musicales font de ce Get on Up un film riche et puissant à recommander à tous. Qui en plus n'est pas dénué d'humour.

PS : un peu déçu qu'on soit les 2 seuls, Vincenzobino et moi, à commenter ce film, qui n'a pas dû attirer les foules (je l'ai vu à Genève, dans une salle minuscule dont l'écran doit être aussi grand que certains téléviseurs dans les salons). C'est regrettable.Voir plus


vincenzobino

il y a 9 ans

Nouveau coup de maître de Tate Taylor, le réalisateur de "la couleur des sentiments", l'un de mes 3 films de la décennie en cours, avec cet hommage a Mr Dynamite.
Un conseil, n'arrivez pas en retard! Car les 5 premières minutes s'ouvrent sur 3 passages clés de la vie du chanteur et de nombreux flash-backs et aller-retour dans le temps sont omniprésents durant la première heure et demie des 2h15 que dure le film. On pourrait reprocher aux scénaristes d'avoir écarté quelques détails de la vie du chanteur, mais la partie musicale pousse au pardon.

Cette dernière est effectivement prodigieuse. On découvre James Brown limite dictateur et totalement mégalomane par moments, et humain par d'autres (notamment son enfance difficile). La voix de Brown est somptueuse, les extraits musicaux donnent la chair de poule (effets sonores tops) et Chadwick Boseman, que je ne connaissais pas nous le ressuscite par une gestuelle tellement parfaite que j'ai cru par moments voir le chanteur dans un docu. Mention très bien également à Nelsan Ellis et quel plaisir de retrouver ces 2 formidables actrices que sont Octavia Spencer et Viola Davis dans des rôles secondaires très forts.

Vous l'aurez compris, le premier grand film de cette rentrée à recommander vivement et en VO.

PS : En effet, Régis (je parle pour Lausanne, aucune idée pour Genève), le film n'a pas attiré les foules, nous n'étions qu'une dizaine à ma séance en première semaine. Et pourtant, il dégage une telle puissance qu'à la sortie, personne ne voulait quitter la salle, comme si nous venions d'assister à un concert. Mélomanie, quand tu nous tiens...Voir plus


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