Critique28. September 2022

ZFF 2022 : «Un beau matin» - Les deux facettes d’une vie

ZFF 2022 : «Un beau matin» - Les deux facettes d’une vie
© Frenetic Films

Réalisatrice et scénariste, Mia Hansen-Løve présente son nouveau long-métrage «Un beau matin». Un mélodrame à la française, vainqueur du Label Europa Cinema à la 75e édition du Festival de Cannes et présenté au Zurich Film Festival 2022.

Victime d’une maladie qui l’affecte chaque jour un peu plus, Georg (Pascal Greggory), le père de Sandra (Léa Seydoux), perd progressivement de son indépendance. Alors que celle-ci est contrainte, avec l’aide de sa famille, de chercher un établissement apte à s’occuper de lui, elle tombe sur Clément (Melvil Poupaud), un ancien ami, dont elle se rapproche doucement.

Liées à l’âge ou à la maladie, les dégénérescences mentales et corporelles ont su trouver leur place, avec honneur, sur les écrans : de («Vortex») de Gaspar Noé à «Amour» de (Michael Haneke). Des chef-d'œuvres du cinéma auxquels Un beau matin aurait bien pu faire concurrence grâce aux magnifiques performances d’un Pascal Greggory et d’une Léa Seydoux déchirants. Car ce sont leurs échanges, petites fenêtres sur une relation père-fille brisée dans son élan par un mal incurable, qui comblent les magnifiques pulsions dramatiques du film. Une relation poignante rythmée par la présence de la géniale Nicole Garcia, admirable en Françoise, mère de Sandra et ex-femme de Georg.

Une recrudescence d’un mélodrame écœurant...– Maxime Maynard

Mais si la distribution s’en donne à cœur joie, c’est sans compter la volonté scénaristique d’inclure les passions adultérines du couple Sandra-Clément (un Melvil Poupaud doux et charismatique). Si le romantisme initial est appréciable, il s’efface rapidement devant une surabondance d’envolées lyriques en manque de naturel, typique d’un certain cinéma français. Tout n’est que bon mot, belle phrase. Une recrudescence d’un mélodrame écœurant qui pousserait presque à négliger le reste de l’œuvre. Car leur relation ne cesse d'entrecouper les instants d’intensité médicinale de ses incessantes déchirures et retrouvailles. Un va-et-vient mielleux, constant et pesant, qui, par la présence prépondérante de lieux de passages - portes d’entrée, cages d’escalier, ascenseurs - développe tout de même une intéressante imagerie.

Dans la vie, en santé et en amour, tout bouge, tout change, tout évolue. Et si la confrontation de ces deux facettes de la vie de Sandra reste une charmante idée, leurs qualités inégales finiront par lasser. Mais si le sujet aurait mérité mieux, «Un beau matin» n’en reste pas moins une œuvre vibrante.

3/5 ★

À découvrir au cinéma le 12 octobre

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