Critique25. Juni 2019

«Toys Story 4» - Un hymne chanté à la gloire des jouets affranchis

«Toys Story 4» - Un hymne chanté à la gloire des jouets affranchis
© Disney

C’était en 1995, le directeur artistique de Pixar John Lasseter, nous dévoilait la vie secrète de nos jouets préférés dans «Toys Story». Premier métrage du studio éclairé à la Luxo, un conte initiatique, une perle d’innovation numérique et l'entame de deux décennies créatives fabuleuses. 24 ans plus tard et après 3 volets au cinéma, Josh Cooley succède à Lee Unkrich et «Toys Story 4» est un sequel très agréablement réussi.

Les années sont passées, même pour Andy qui a bien grandi, et les jouets, emmenés par Woody et Buzz l'Éclair, appartiennent désormais à Bonnie. Alors que la jeune enfant s’acclimate non sans peine à l’école maternelle, elle crée un jouet inattendu : Forky. Devenu son compagnon favori, la promotion n’est pas du goût de tout le monde, et Forky, ancienne fourchette de taboulé décorée sur le tard, traverse une crise existentielle. Alors quand les parents de Bonnie partent en road-trip et que Forky échappe à la vigilance des autres jouets, c’est une aventure édifiante qui s’annonce sur les routes des État-Unis.

Enchanté par la critique outre-atlantique, «Toys Story 4» a engrangé 118 millions de dollars de recettes dès son premier week-end d'exploitation au box-office nord-américain, le sequel fait littéralement un carton. Nostalgie d’un temps pas si lointain, quel plaisir de retrouver la troupe (et les voix) à l’écran, et ce malgré la vase traditionelle des sequels et reboots en tout genre. Un peu de craft et des gommettes, deux yeux, une bouche et - «Shazam !» - un nouveau jouet est né: Forky. La jeune Bonnie incarne cette Force créatrice qui disperse aux vents du monde des êtres doués de conscience. Jadis un objet à l'obsolescence programmée, sorte de Keanu Reeves de la semoule, la fourchette à taboulé Forky est devenue l’élue de Bonnie. Dès lors, il lui faut accepter l’irrationalité de son sort : «Qui suis-je? - Où vais-je ? - Dans quel taboulé ?». Et c’est Woody qui se charge d’essuyer les plaintes de sa crise existentielle.

Rocambolesque voyage en camping-car sur fond de retrouvailles, il souffle un vent de liberté...– Théo Metais

Rocambolesque voyage en camping-car sur fond de retrouvailles, il souffle un vent de liberté sur «Toys Story 4». Pour vous ravir, les éternels Tom Hanks et Tim Allen dans un univers remarquablement pensé par Josh Cooley et ses équipes. Un conte initiatique fidèle aux écuries Disney/Pixar, le métrage parle d'émancipation et approche l’idée de l’existence à usage unique, effleurant, au passage, le sublime «The Rider» de Chloé Zhao. De Woody et sa troupe, fantassins du bien être de leur nouveau propriétaire, à Forky, en passant par le très attachant Duke Caboom, (cascadeur handicapé d’un défaut de fabrication interprété par Keanu Reeves), voir Gaby Gaby (cette poupée qui cherche vainement à réparer son système vocal), ou la peluche Bunny (à laquelle Jordan Peele prête sa voix) , «Toys Story 4» est un hymne chanté à l’amour et à la gloire des jouets (et des êtres) affranchis.

© Disney

Affranchie elle aussi, elle était une lampe autrefois, mais aujourd’hui la bergère de porcelaine Bo Peep (Annie Potts) est une sorte d'héroïne à la Mad Max. L’amazone viendra aussi en aide au sauvetage de Forky. L’époque a changé, les Action Man et autres G.I. Joe sont obsolètes (d’ailleurs on ne leur sert plus la main), et le parcours de Bo nous rappelle, et bien qu’en la matière Pixar ait toujours fait preuve d’une certaine avance, que «Toys Story 4» s’enrobe aussi de plus d’inclusivité. D’ailleurs, la famille de Bonnie et leurs origines mexicaines sont un élégant clin d’œil au majestueux «Coco» de Lee Unkrich. Et jusque dans son grand final, «Toys Story» quatrième du nom allie modernité et valeurs universelles.

En bref !

Après 10 années d’absence la vitalité de «Toys Story» reste intacte. Porté par un casting vocal de haut vol, «Toys Story 4» se dore d’une envolée initiatique fidèle à Disney/Pixar. Innocent, proche de l’enfance, si moderne et d’une justesse imparable, le film est de ces grands contes qui émerveillent et pour longtemps.

4/5 ★

Plus d'informations sur «Toys Story 4».

Cet article vous a plu ?


Commentaires 0

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement