Critique20. Mai 2021

«Tom and Jerry» - Ravalement de façade pour Tom et Jerry

«Tom and Jerry» - Ravalement de façade pour Tom et Jerry
© WB

Il semble bien loin le temps où la création d’Hanna-Barbera gambadait joyeusement sur Cartoon Network. Pour le 81ème anniversaire du légendaire dessin animé, le film en prises de vues réelles réalisé par Tim Story ressemble plus à une réhabilitation (fade) du classique pour les nouvelles générations.

Jerry s’installe dans le plus bel hôtel de New York, à la veille d’un mariage hors norme. Kayla (Chloé Grace Moretz), la wedding planneuse, est obligée d’embaucher Tom le chat pour se débarrasser de la souris inquisitrice. Mais derrière la manigance, l’idée risque de réduire à néant tout le travail accompli et gâcher la carrière de Kayla: Tom et Jerry vont se livrer à une course-poursuite épique. Mais pour Kayla, un tout autre danger la guette.

Les centaines d’épisodes sur Cartoon Network, les heures à visionner les différents plans échafaudés par Tom pour attraper ce fin stratège de Jerry, la modernité ne semble pas avoir fait du bien à nos 2 amis. Peut-être une pointe de nostalgie, certes, mais surtout une écriture qui ne vole pas plus haut qu’un humour ras des pâquerettes et qui ne fait que harasser le spectateur. Même si le film est assurément construit pour plaire aux familles, les enfants méritent mieux qu’une succession de petites crasses et de prises de bec insipides entre le chat et la souris.

La nostalgie aidant, nos amis d’antan réussissent à nous faire sourire...– Sven Papaux

Dès sa première scène, des pigeons-rappeurs donnent le ton d’un film qui va rapidement s’étirer. Si les épisodes du dessin animé jouent sur un format court, sur plus de 100 minutes l’affaire se corse. La nostalgie aidant, nos amis d’antan réussissent à nous faire sourire dès qu’ils croisent le fer. Mais dès qu’il s’agit des humains et de ce mariage terriblement honteux, l’intrigue s’effondre telle un château de cartes, comme ces tentatives douteuses sur l’identité et l’acceptation de sa propre personne. Et ce n’est pas fini. Cerise sur le gâteau et défaut de fabrication : l’amour n’a aucunement besoin d’être célébré en grandes pompes, l’être aimé suffit amplement. Laborieuse production, oublieuse que c’est bien «Tom & Jerry» et non «Idylle mièvre à New York».

«Tom and Jerry» - Ravalement de façade pour Tom et Jerry
© WB

Dans l’immensité de l’hôtel du Royal Gate et la mouvance urbaine new-yorkaise, il y a un casting qui se perd. Malheureusement, Chloé Grace Moretz semble se plaquer sur la qualité médiocre du film pour nous balbutier son jeu pourtant intéressant, sans oublier Michael Pena apparaissant bien loin de ses standards comiques. Un casting maladroit, mais la fuite d’eau reste bien ce scénario. Kevin Costello, après les fastidieuses explications sur l’amour, le vrai, donne bien trop de temps d’écran à ces humains tous plus agaçants les uns que les autres. Costello dégomme un dessin animé iconique et son matériau de base, rien qu’en injectant cette morale à la guimauve. Retenons les facéties du rongeur et les cris légendaires du félin pour raviver les glorieuses années d’Hanna-Barbera.

2/5 ★

«Tom and Jerry» est à découvrir au cinéma.

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