Critique9. März 2020

«Sous La Peau» - À corps perdu vers son identité

«Sous La Peau» - À corps perdu vers son identité
© AARDVARK FILM EMPORIUM

Les questions de genres et d’identité sont au cœur de l’actualité et pour mieux les comprendre, le réalisateur suisse Robin Harsch a choisi de suivre trois jeunes en pleine transition pendant près de deux ans. D’une grande sincérité, le documentaire s’avère aussi passionnant que touchant.

Nés avec des attributs sexuels qui ne leur correspondent pas, Söan, Logan et Effie Alexandra ont décidé d’entreprendre des démarches pour changer de sexe. De leur coming out à la première prise de testostérone, en passant par les opérations chirurgicales, les rencontres avec leurs professeurs et les témoignages de leurs proches, le documentaire revient sur les étapes importantes de leur transition que la société peine encore à accepter et à comprendre.

Pour une personne élevée avec une éducation et une culture binaires, la question de l’identité et du changement de sexe est certainement déstabilisante. C’est pour mieux la comprendre que le cinéaste Robin Harsch est allé à la rencontre de trois jeunes trans et a écouté leur témoignage avec beaucoup de bienveillance. Si la voix du réalisateur manque parfois d’assurance en interrogeant les protagonistes, elle est sans doute le reflet de l’hésitation partagée par de nombreuses personnes face à cette situation peu ordinaire dans laquelle le choix des mots se révèle primordial.

«Documentaire rempli de sincérité et de bienveillance...»– Clélia Godel

Une fois les présentations faites, le documentaire accorde une place importante à la transformation physique, source de soulagement et d’inquiétude. Insupportable pour certains, associé à une prison pour d’autres, le corps est souvent le point de départ de ce mal-être et chaque pas vers celui désiré équivaut à une petite victoire. Le spectateur devient ainsi le témoin privilégié de ces changements physiques que la caméra de Robin Harsch a captés durant presque deux ans.

© AARDVARK FILM EMPORIUM

En évitant toute forme de préjugé et sans porter un quelconque jugement, le récit se construit autour des témoignages de ces jeunes et de leur entourage. Si chacune des thématiques évoquées aurait pu faire l’objet d’un documentaire à part entière tant elles soulèvent des questions intéressantes, le long-métrage privilégie surtout le ressenti des principaux concernés. À cela s’ajoutent également la présentation du Refuge Genève qui apporte une aide précieuse aux jeunes, mais aussi les témoignages de leurs parents, désemparés au premier abord, mais qui apprennent à vivre avec la décision de leurs enfants, offrant dès lors des grands moments d’émotion. On retiendra surtout la force de ces jeunes qui doivent sans cesse se battre contre l’ignorance et la bêtise et les voir s’épanouir constitue probablement la plus belle des récompenses.

En bref!

Documentaire rempli de sincérité et de bienveillance, «Sous La Peau» permet surtout aux trois protagonistes et à leur entourage de délivrer un message positif et plein d’espoir qui pourra certainement aider les personnes vivant des situations identiques.

4,5/5 ★

Plus d'informations sur «Sous La Peau».

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