Critique12. April 2021

Sky Show - «The Nevers» - L’époque victorienne transformée par Joss Whedon

Sky Show - «The Nevers» - L’époque victorienne transformée par Joss Whedon
© Sky Show

Parti durant le mois de novembre de la production pour «épuisement», le papa de «Buffy contre les vampires» repense l’époque victorienne à travers une bande de femmes flanquées d’étranges pouvoirs. Diffusée à partir du 12 avril sur Sky Show, «The Nevers» tient la route grâce à un bon casting. Malgré ça, Joss Whedon nous construit une série inégale.

Le Londres du 19e a des relents surnaturels sous la lentille de Joss Whedon. Un groupuscule appelé les «Touchés», principalement des femmes, développe des pouvoirs et des capacités surnaturels. On retrouve Amalia True (Laura Donnelly), une veuve déterminée à construire un monde meilleur grâce à ses pouvoirs, ou encore Penance Adair (Ann Skelly), une jeune inventrice pleine de ressource. Ces 2 femmes ont créé un foyer pour ces «Touché » et vont combattre les forces du Mal pour changer le cours de l’Histoire.

Après «Buffy contre les vampires», «Angel» et «Dollhouse», Joss Whedon retrouve ses premiers amours sur le petit écran: le surnaturel. Et même si le surnaturel amène une dimension imaginaire, il est certain que Whedon en use pour cocher les cases très actuelles de notre société. Amalia est bien une femme «actuelle», parée à combattre les inégalités et construire un monde meilleur grâce à ses nouvelles aptitudes. Le faciès de l’indignation, la mâchoire serrée; Amalia et son corps sont voués à exprimer ses pensées amères reflétant son aversion pour la société du 19e siècle. Ses poings et son agressivité donnent un volume à ses humeurs, incarnant l’âme de la série et le cœur du scénario. L’actrice Laura Donnelly apporte cette touche, cette énergie musclée et brute de décoffrage.

Joss Whedon retrouve ses premiers amours sur le petit écran...– Sven Papaux

«The Nevers» pourrait être perçue comme ce drame d’époque rendant les marginaux affublés du costume de superhéros; ces êtres broyés par l’époque - la révolution industrielle britannique en toile de fond - et ces politiciens vénaux et antipathiques. Les «Touchés» sont amenés à changer les choses et à combattre les méchants gouvernants. Cependant, il y a toujours des chiens galeux qui trainent, formant une petite communauté «terroristes» détournant ce don pour faire régner la terreur. Des «Touchés» seraient tenus pour responsable d’une série de meurtres et de disparitions. La population se méfie de ces phénomènes de foire et une partie souhaite même se débarrasser de ces femmes envahissantes.

Sky Show - «The Nevers» - L’époque victorienne transformée par Joss Whedon
Rochelle Neil dans «The Nevers» © Sky Show

Suspense et batailles, voilà que «The Nevers» derrière ses accents sociaux (très) actuels, s’enlise dans une tension brinquebalante, une composition qui n’arrive pas à la cheville d’une série d’un acabit tel que «Penny Dreadful», loin de l’élégance et la prose de John Logan. L’agitation qui se fait sentir dans la création de Logan, toujours sous-jacente, toujours prête à vous sauter à la gorge dans une rue malfamée et sombre, n’est jamais palpable dans celle de Joss Whedon. Bien que le mystère gronde, il ne fait que ronfler dans une action qui s’étire. Heureusement que le casting nous garde attentif - de James Norton à Laura Donnelly, en passant par Ben Chaplin - à l’instar d’une poignée de séquences agiles et… la patte toujours reconnaissable de Whedon.

3/5 ★

A découvrir dès maintenant sur Sky Show.

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