Article15. Februar 2018

Paul Thomas Anderson – Un génie de la caméra? (TOP5)

Paul Thomas Anderson – Un génie de la caméra? (TOP5)
© Daniel Day-Lewis in There Will Be Blood (2007)

Cette semaine sort sur nos écrans le sublime et élégant Phantom Thread. Auréloé de six nominations aux prochains Oscars dont meilleur film et meilleur réalisateur, le long-métrage sera le dernier film de l'incroyable Daniel Day-Lewis. Phantom Thread prouve surtout que PTA est une des plus grands cinéastes contemporains, capable de livrer des scènes d'une puissance folle à l'image du final de sa dernière œuvre. Pour l'occasion, on revient sur cinq scènes marquantes de sa filmographie.

5. The Master – Le clignement des yeux

Adepte des plans-séquences, Paul Thomas Anderson est aussi un formidable metteur en scène dans des séquences plus classiques à l'image de ce champ contre champ hypnotisant de The Master. La construction de cette discussion entre Joaquin Phoenix et Philip Seymour Hoffman trouble les esprits. Avec les gros plans, elle ancre le spectateur aux côtés du personnage de Phoenix pour mieux nous faire ressentir l'emprise du gourou sur son psychisme et ses émotions.

4. Inherent Vice – Le Planet Massage

La construction narrative de Inherent Vice, enfouie sous l'épais brouillard halluciné qui plane sur le récit, empêche de dégager une séquence en particulier. La scène du Planet Massage permet cependant au spectateur de vite rentrer dans le délire brumeux de PTA avec ses dialogues improbables, sa scène de sexe délurée, sa musique déjantée et un Doc Sportello (superbe Joaquin Phoenix) totalement stone.

3. There Will Be Blood – La scène d'ouverture

There Will Be Blood débute dans le noir et le silence complet, à l'image du pétrole si convoité par le personnage principal tout au long du film, avant de révéler une montagne sous la musique stridente de Johnny Greenwood. S'en suit une mise en place minutieuse, froide, dérangeante, frappante sans aucun dialogues. En moins de cinq minutes, PTA crée ainsi, sans aucun artifice, un mystère captivant grâce à une maîtrise totale de sa narration.

2. Boogie Nights – La scène d'ouverture, encore ...

Ce plan-séquence, dont l'ampleur rappelle évidemment celui de La Soif du mal d'Orson Wells, détient toutes les qualités requises pour rentrer dans la catégorie des plans parfaits. Une précision scénaristique étincelante qui permet de présenter aux spectateurs tous les personnages, une technicité folle et surtout une construction narrative parfaite : un plan de coupe final sur le personnage de Dirk Diggler, déclencheur du récit et futur "héros" du film.

1. Magnolia – La pluie de grenouille

Sûrement la scène la plus improbable et folle de la filmographie de Paul Thomas Anderson. Ici, il n'est pas question d'un plan-séquence pour une fois mais d'un sublime montage choral reliant tous les personnages du chef d’œuvre qu'est Magnolia. Référence évidente à l'Exode 82 de la Bible (le numéro apparaît d'ailleurs des dizaines de fois au cours du film), cette pluie inattendue finit de questionner le spectateur sur le destin et le hasard. Elle met en avant le déterminisme de notre existence dans un montage bouleversant où la solitude de certains est stoppée par celles des autres.

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