News28. Juni 2019

«Shaft» - Tel père, tel fils

«Shaft» - Tel père, tel fils
© Netflix

C’était en 1971 chez Gordon Parks, puis en 2000 avec Samuel L. Jackson réalisé par John Singleton. Cette fois, c’est Tim Story qui reprend les rênes, disponible dès aujourd’hui sur la plateforme Netflix.

Tel père, tel fils, Shaft un jour, Shaft toujours. Il y a des années de cela, sous les feux d’une fusillade un peu nerveuse, Shaft II tente de protéger sa femme et leur enfant. Rien de bien grave ce soir-là, la routine même, mais Maya se fait la promesse d’élever leur fils loin des pluies de plomb. Une décision radicale qui nous envoie 20 ans plus tard. Shaft II a continué son business depuis Harlem. Shaft III (le fils) est devenu data analyst au FBI. Élevé sans père, la disparition suspecte de son meilleur ami pourrait bien sonner l’heure des retrouvailles. N’en déplaise à Maya.

Sans doute parmi les soundtracks les plus emblématiques du cinéma américain, Isaac Hayes est une pédale wah-wah en boomerang lancée sur le film de 1971, elle remporte même l’Oscar de la meilleure chanson originale en 1972. Cultissime aussi pour avoir revalorisé l’image de la communauté afro-américaine dans le paysage cinématographique à Hollywood à l’heure des «James Bond» et autres «Bullit», «Shaft» avec Richard Roundtree, est de ces films fascinants, tant pour leurs qualités évidentes, que pour ce qu’ils racontent de leur époque. Depuis le mythe s’est dispersé, à la télévision et puis au cinéma. «Shaft» 2019 marche d’ailleurs dans les pas de la version des années 2000 avec Samuel L. Jackson. L’acteur y reprend son rôle.

© Netflix

Toujours aussi irrévérencieux, John Shaft II est ce détective old-school. Un outlaw en imperméable, façon «Blade» sans sabre, Harlem son terrain de jeux. La pire des crapules, on l’appelle Gordito (Isaach De Bankolé), sorte de scélérat d’un genre Scarface, responsable jadis de l’éclatement de la famille Shaft. Alors que JJ Shaft vient frapper à la porte de son père pour résoudre le mystère autour du décès de son meilleur ami Karim (Avan Jogia), les destinées s’entremêlent dans un micmac dont seul Harlem semble avoir le secret.

Netflix nous sert du tout petit divertissement...

Une réalisation extrêmement lissée, rien de bien emblématique ici. Une énième réapparition du détective qui vogue sur une fame de près de 50 ans, Netflix nous sert du tout petit divertissement. Clash des générations, entre le Harlem de Shaft et les quartiers gentrifiés de sa progéniture, New York a bien changé et le film de Tim Story use d’un ressort comique assez pâlot. Un léger discours sur le port d’armes, le terrorisme, la cybersurveillance et une morale sur la filiation familiale, le métrage lance vainement quelques sujets de discussions.

© Netflix

À bon entendeur, la mouture est à ce point faiblarde que même le très charismatique Samuel L. Jackson en devient irritant. La faute sans doute à un dosage assez maladroit de son machisme récurrent. Sur ce coup-là, pas sûr que nous ayons la patience de son fils, interprété par un sympathique Jessie T. Usher («Independence Day: Resurgence»). Dans cette mascarade, même Regina Hall restera éteinte. Le tout manque cruellement de vision.

En bref !

On retiendra une soundtrack plutôt bien sentie et un casting somme toute sympathique, mais la globalité manquera d’une réelle ambition au-delà des grandes retrouvailles finales assez prévisibles.

2/5 ★

«Shaft» est disponible depuis le 28 juin sur Netflix.

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